Cessez le feu, oui, cessez le feu !

Publié le par Boyer Jaakline

UKRAINE

Quatre jours. Quatre longs jours. Ici on croise les doigts. On retient son souffle.

Le scepticisme qui a accueilli à l’Ouest ce cessez le feu est lu comme un soutien au « parti de la guerre » à Kiev.

L’hiver approche et beaucoup se demandent ce que vont devenir les habitants du Donbass.

L’hiver, pour les Russes et pour les Ukrainiens, c’est du sérieux.

Dans le Donbass, pas d’eau, pas d’électricité. Nombre d’écoles, d’hôpitaux détruits. Des habitations en ruines. Une vraie guerre, dont la vue a été scrupuleusement cachée aux occidentaux. Une vraie volonté de détruire, de tuer.

Mais elle est là, et bien là.

De nombreux commentateurs soulignent la difficulté d’établir un cessez le feu, mais veulent souligner une dynamique engagée.
Ce matin, en débat, premier échange de prisonniers.

La possibilité d’un accord tactique pour permettre à l’armée de Kiev de se regrouper et de retrouver l’initiative n’est pas absente des réflexions. Mais la déconfiture de cette armée ces derniers temps rend toute reprise vouée à l’echec, dit-on.

Evoquée aussi la difficulté de maitriser certaines milices, formées par les oligarques dans chaque camp et les troupes du « pravyi sektor » et « garde nationale », pro-fascistes, qui n’existent pas dans la propagande occidentale...

Les analyses sont nombreuses qui replacent les événements en Ukraine dans un nouvel ordre mondial en train de se former. Où la Russie est la pièce maitresse qu’il faut déstabiliser dans le dispositif américain, pour assurer le maintien de son hégémonie dans le monde et empêcher le développement de coopérations entre l’Europe et la Russie.

SANCTIONS

Le représentant de la Russie auprès du Conseil de l’Europe rappelle ce matin que les premières sanctions ont six mois d’existence et doivent être soumises à un bilan pour poursuivre ou arrêter.

Quant au nouveau volant de sanctions, le quatrième, il souligne que le consensus n’est pas obtenu. Des pays, non cités par le communiqué officiel de la Maison Blanche, refusent de s’y associer. Il s’agirait de la Finlande, la Slovaquie et la Tchéquie.

Déjà, à Moscou, les prix des produits alimentaires s‘envolent, la spéculation marche à plein.

CRASH BOEING MH17

Aujourd’hui d’Amsterdam devraient arriver les premières conclusions. Elles sont attendues ici avec beaucoup d’impatience, tant le sentiment général est que la non participation de la Russie devrait être démontrée.

FORUM RUSSO AMERICAIN

Un forum qui réunit politologues, économistes, agents du renseignement russes et américains, s’ouvre aujourd’hui à Moscou.

Ray Mac-Govern, expert à la retraite de la CIA, donne une longue interview au canal Russie 24. Il a renseigné au plus au niveau les présidents américains dans les années soixante-dix et quatre-vingt.

Aujourd’hui, il estime de son devoir de chercher la vérité, même quand elle est dérangeante pour la Maison Blanche. Comment John Kerry pouvait-il trois jours après le crash accuser la Russie et les séparatistes sans n’apporter aucune preuve. Idem pour la présence de troupes russes en Ukraine. Pour ce second point, les moyens techniques de le prouver existent.

Concernant l’enchainement des évènements en Ukraine , il pense qu’il faut revenir à la chute du Mur à Berlin et à l’engagement non tenu par l’Otan de ne pas s’élargir à l’Est, en direction de la Russie.

Il relie les événements de Géorgie en 2008 aux déclarations de l’Otan, envisageant d’intégrer Ukraine et Géorgie dans ses rangs.

Revenant aux derniers développements dramatiques en Ukraine, il fait la même analyse que le Kremlin, parle du « putsch du 22 février » et du soutien du nouveau gouvernement par des factions « proto fascistes ».

CONCLUSION

Un temps exceptionnellement délicieux règne sur Moscou depuis mon arrivée.

Ce week end, Moscou était en fête à l’occasion de son anniversaire. Ne pas chercher de date qui tombe pile. C’est l’occasion... Le Park Gorki reconçu était envahi. C’est vraiment une réussite.

Ainsi la pression a été un peu relâchée, oubliée pour un temps cette guerre, ces réfugiés, dont l’accueil demande un effort économique supporté essentiellement par la population. Ainsi, me dit une amie, le fonds personnalisé pour les retraites que se constituent les Russe depuis 10 ans a été absorbé par l’intégration de la Crimée. Ce qui peut faciliter des réflexes xénophobes sur « l’aide humanitaire ».

Et puis, se retrouver au ban de l’Europe, montrés du doigts, punis, est très mal vécu.

Pour ceux qui peuvent s’offrir des vacances à l’étranger, l’Europe est une destination privilégiée.

L’attitude de l’Union Européenne, alignée sans états d’âme sur les intérêts américains, opposés aux leurs, reste incompréhensible. En particulier la France et les péripéties des « Mistral ». Les déclarations contradictoires du président français sont largement rapportées. Elles témoignent aussi de la force des pressions subies par la France.

Bref, une société sous pression qui fait bloc et s’interroge.

quelques photos d'Ukraine d'Andréi Stenine
quelques photos d'Ukraine d'Andréi Stenine
quelques photos d'Ukraine d'Andréi Stenine
quelques photos d'Ukraine d'Andréi Stenine
quelques photos d'Ukraine d'Andréi Stenine

quelques photos d'Ukraine d'Andréi Stenine

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