Embargo

Publié le par Boyer Jakline

Azbuka Vkusa," l'alphabet du goût ",  Leninskii prospekt à Moscou

Azbuka Vkusa," l'alphabet du goût ", Leninskii prospekt à Moscou

" l'ABC du bon goût"
" l'ABC du bon goût"

Pour mémoire, je rappelle qu'en réaction aux sanctions occidentales, le président russe a décidé l'embargo des produits en provenance de l'Union Européenne.

Un de mes objectifs dans ce séjour était de voir sur place quels en étaient les effets dans la distribution russe .
Dès mon arrivée, je commence mon " enquête" sous la forme d'une petite visite à un magasin d'alimentation d'une chaîne plutôt chère, plutôt pour les classes moyennes aisées; comme il y en a pas mal ici : Azbuka vkusa . En principe,étrangers ou russes, les produits sont de qualité, "bio ", ou autres..

Résultats : beaucoup de chocolats suisses, de biscuits anglais, de mozzarella italienne, à côté de bleu d'Auvergne.... de Tunisie. Ce sont les produits français qui semblent les plus visés par cet embargo...Sauf les vins, Bordeaux, Bourgogne, Champagne, rosés de différentes régions...mais à des prix à décourager l'alcoolique. Et sans doute étaint-ils là en stock...
Chez mes amis, on mange de la mozzarella.... d'Argentine.

Beaucoup de produits " biélorusses "....

Savoir décoder tout de même ces produits : c'est devenu l'objet de dérision et d'autodérision " Crevettes de Biélorussie, ananas de Biélorussie etc...."Le passage par ce pays permet de contourner l'embargo...Entre autres, je pense, au vu de ce qu'on peut déguster dans des restaurants italiens... Il en est de fameux , avec des chefs italiens .

J'ai apporté en cadeau des fromages français, car les particuliers peuvent rapporter jusqu'à 5 kilos de fromages...

Petit tour au " Gastronom " voisin, magasin d'alimentation " normal ". ici comme d'habltude, produits russes, biélorusses , des " vrais ", arméniens etc...des pays voisins. Ici, la clientèle ne peut s'offrir des produits occidentaux, donc pas de frustration...c'est d'ailleurs une situation que je constaterai dans les villes de province, où j'ai mené la même " enquête"...

Par contre, les " Carrefour "locaux, de quartiers, bien achalandés en tout, fruits légumes, laitages, viandes, poissons, etc, etc, affichent des prix plutôt élevés. Les russes se plaignent de cette inflation depuis deux ans déjà.

Devant le magasin, des petits producteurs vendent leurs tomates, concombres, pommes, moins chères.

J'ai toujours dans la tête, le " salaire moyen " par exemple, à Nijni, 18.000 roubles par mois. La plupart du temps le couple travaille . C'est plus difficile pour les retraités, et les très bas salaires. Ce que me confirme un de mes amis : " c'est devenu plus dur pour ceux qui sont en bas de l'échelle . Les autres pour le moment résistent.. Mais ce mouvement a commencé avant les sanctions et l'embargo .".Les russes tiennent à préciser que les sanctions ne les affectent pas...et se réjouissent de l'impact négatif qu'elles ont sur les économies européennes : peut-être vont-elles être abandonnées ? La relégation à laquelle leur pays est assigné est très mal vécue.


Un ami français qui vit à Moscou, lui, me dit qu'avec l'inflation il y a eu une sorte de rattrapage : un café valait 4 à 5 euros, maintenant, il en coûte 2.50 euros, " comme en France ". Sauf qu'en France le prix du petit noir est très divers .

N'empêche que, comme chez nous, dans cette crise avec ses traits particuliers russes, mais dans l'ensemble de même nature que la nôtre, financiarisation de l'économie, pour dire vite, ce sont les plus faibles qui trinquent...les premiers ? Le gouvernement et le président vont répétant que les engagements sociaux seront tenus, malgré le changement de la conjoncture (sanctions, prix du pétrole;). La population est sceptique. Ce qui n'empêche pas un très très large soutien à la politique étrangère du pays.

Publié dans Voyages : vaste Russie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article