Cinémas russe et soviétique.

Publié le par Boyer Jakline

Le cinéma soviétique est toujours présent dans la vie culturelle et sociale du pays.

Il raconte " ce pays qui n'existe pas", comme  dit de la RDA, ces traces d'un pays disparu. Il y a une page Facebook dédié à ce pays:  страна, которой  нет.

Une autre page Facebook se nomme, en français, " cinéma russe et soviétique".

Le dimanche à 12h30, heure de Moscou, un film soviétique est diffusé. Le dimanche 17 novembre, lasse des mensonges de tous nos médias déchaînés sur le 53e samedi des Gilets Jaunes, j'ai basculé sur Planeta, RTR, et ai regardé un film de 1958 " Les volontaires". Ce sont des komsomols. Plus épopée soviétique que ça, tu meurs. J'ai regardé cependant avec une certaine tendresse ces mineurs de fond, apprenant à conduire après le travail des petits bimoteurs, car ça sent la guerre. Hommes et femmes, dans une égalité parfaite.

Parenthèse :

Ce film est adapté d'un roman en vers éponyme,  publié en 1956.

 Cet auteur,  journaliste  présent sur le front et à  Berlin lors de la  signature  de la capitulation nazie,  membre du Parti communiste  bolchevik depuis  1941, eut un père  fusillé en 1938 pour contre révolution... Difficile histoire  soviétique. Comment on dit ? Le bébé et l'eau du bain ? 

Fin de la  parenthèse. 

Quelques uns de ces nouveaux pilotes partent en ... Espagne, prendre part aux côtés de la jeune république espagnole au combat contre les fascistes. On peut donc dater l'action :  1936-1937.
L'un des héros qui en revient est interrogé "' aurons nous la guerre?" "Oui, les fascistes sont en train de s'emparer de toute l'Europe".

Nous sommes loin de l'entrée en guerre soviétique, mais depuis des années déjà, le pays se prépare en profondeur.

Les femmes toujours jouent un rôle décisif, souvent à l'initiative pour agir ou remonter le moral. 

Film diffusé ce dimanche 18 novembre à une heure de grande écoute.

Pour  les femmes russes aujourd'hui, de toute génération, c'est une marque de fabrique : on ne faiblit pas...

Un état des lieux d'une certaine façon. En lien 2 minutes du générique et une chanson "culte" comme on dirait aujourd'hui.

En résumé, essayez de vous procurer ces films soviétiques si vous en trouvez avec sous-titres. L'ostracisme se poursuit ainsi. Il n'y a pas eu qu'Eisenstein ou Koulechov qui eux sont des inventeurs. ( Voir le lien).

Ni seulement " Quand passent les cigognes" ou Tarkovski. Il y a tout ce cinéma populaire et engagé.

Et la découverte d'un monde.

 

"J'ai 20 ans" de Marlen Khoutsiev, mort en mars dernier.

Dans ce film le réalisateur décline les générations: avoir 20 ans en 1920, en 1941 et en 1962... en URSS.

A travers les héros, les générations dialoguent et dans ces attitudes, paroles, déjà se joue le devenir de ce pays. Fidélité aux sacrifices consentis par les générations des pères et grands pères? Ou tourner les page et aller vers le monde moderne: s'amuser, consommer?

Dès 1962 la société, sa jeunesse se posent ces questions. 
Depuis,  la Russie s'est " modernisée", banalisée, a rejoint les logiques économiques sociales culturelles du monde "libre" et la nostalgie grandit avec la réalité vécue difficile. Nostalgie même chez ceux qui n'ont pas grandi dans le pays disparu... Qui ne le connaissent qu'à travers les récits des parents ou grands parents. Sans doute aussi un monde fantasmé. 

Bien sûr  la nouvelle Russie offre des opportunités. Voyager, lire à peu près tout. Pour les classes moyennes intellectuelles ce sont des conditions irremplaçables. Reste que c'est cher payé. Pour la masse de la population, c'est très cher payé. Et beaucoup rêvent,  y compris parmi ceux qui bénéficient des nouvelles conditions, de moins de casse sociale et culturelle. 

Je pense qu'on peut trouver " J'ai 20 ans" avec sous-titres.

Publié dans société

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