18 janvier 1943, Léningrad.

Publié le par Boyer Jakline

Je vous recommande de lire ou relire les 4 textes que j'ai publiés en décembre, traduction de la longue analyse de Rustem Vahitov, comparant la Russie et l'Ukraine, au plan économique, et idéologique.
C'est sur ce point que j'avais été le plus interpellée par ce papier et décidé de le traduire pour le porter à votre connaissance. 
A savoir comment en Russie aussi la thèse Hitler égale Staline... doublée de l'affirmation: Staline a été pire qu'Hitler pour notre pays, prospérait dans certains milieux dirigeants, chez  "les libéraux". 

Or, voilà que je découvre il y a quelques jours dans un débat télévisé que ces thèses viennent d'être posées en plein milieu car un journaliste très populaire, sur lequel j'ai écrit car je l'appréciais, grand spécialiste de littérature russe et soviétique, (voir mon article du 27 décembre 2015), juif, cela a en l'occurrence son importance, a déclaré que "Hitler aurait fait une Russie libre et libérée et aurait fini par gagner la popularité auprès de la population s'il n'y avait pas eu l'élimination des Juifs et des Tsiganes".

L'idée exprimée ici c'est qu"il y avait une guerre civile en URSS, et Hitler s'est rangé aux côtés des antistaliniens...

Très grand émoi sur le plateau, où il y a quand même un partisan de Bykov, le nom de ce journaliste.
Dans son analyse, Rustem Vahitov expliquait que la population massivement s'opposait à ces horreurs et, par exemple se battait pour qu'un site monumental dédié à un  général soviétique, rallié à Hitler dès la première heure, soit détruit.  Il dénonçait l'incurie, la passivité, la complaisance des pouvoirs, de la base au sommet.

Cette mobilisation populaire fait une grande différence avec la réaction chez nous face à cette " thèse".

Les élites économiques et politiques,  se veulent occidentales, connaissent les offshores, développent ces thèses  afin de surfer sur le mécontentement social et politique actuel. Mais sans doute poussent-ils le bouchon un peu trop loin.

Sans doute aussi le pouvoir se sert-il de cette phrase prononcée le 27 décembre dernier, lors d'une conférence à St-Pétersbourg, comme  Dmitrii Bykov en fait beaucoup, pour resserrer la cohésion du pays sur ce thème toute de même intouchable chez une majorité de citoyens de la Fédération de Russie.

Tout cela produit une air vicié.

 

La percée du siège de Leningrad a commencé le 18 janvier 1943.

Hommage à  "la ville de Lénine", hautement symbolique, martyre, assiégée et libérée 900 jours plus tard et un nombre de victimes oscillant entre 700.000 et deux millions.
La population consultée en juin 1991 sur le retour à "St-Pétersbourg" a hésité et voté contre à 45%, en raison de l'effacement du rôle historique du  "siège de Leningrad".

Publié dans Politique, ....etc.

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