Pourquoi la nostalgie. Humeur.
Ici, l'URSS est omniprésente comme repoussoir permanent. Usé et abusé.
Exit l'intervention occidentale, la guerre civile, les épidémies et la famine. Restent, surplombant, les répressions, les procès et le diable.
Pourtant il est de plus en plus compliqué d'amender le capitalisme au bénéfice du doute.
Du coup, le fossé grandit entre eux et nous, avec les sentiments partagés, double sens, en Russie.
Les élites actuelles au pouvoir vouent une haine coriace à l'URSS. Mais les gestes " Canada dry" sont multipliés pour apaiser en trompe-l'oeil les regrets. Ainsi, le plus grotesque, est réapparu l'hymne soviétique dont les paroles ont été changées, bien qu'écrites par le même auteur...
Car l'URSS, c'est aussi un pays qui accède au XXeme siècle en fanfare au prix de sacrifices certes mais qui s'envole...puis s'écrase, incapable d'être à l'écoute de ce qui changeait dans la société. Et ce qui changeait tenait à l'efficacité du système : un peuple divers mais éduqué dont les besoins avaient évolué. La grande partie de ces citoyens ne voulait pas changer de système. Ils voulaient l'améliorer. La santé, l'école s'enlisaient dans la médiocrité. Les frontières ouvertes au compte goutte.
L'ouverture des frontières, ça ils l'ont mais, comme ici, pour ceux qui peuvent se l'offrir. (28% de la population voyage à l'extérieur du pays. Quant aux déplacement à l'intérieur, ils sont devenus inaccessibles pour beaucoup).
Notons aussi que nombre de ceux qui s'étaient sauvés au début des années 90 dans le délitement de la société sont revenus. Et beaucoup aujourd'hui " en reviennent" de la tant vantée civilisation occidentale, américanisée, injuste jusqu'à plus soif.
Parenthèse : dans l'odieuse et mortifère comparaison nazisme-communisme, j'ai toujours trouvé incroyable que des choses si simples, éléments de réflexion, soient passés à la trappe. Entre un système qui fait des autodafés, et un système qui alphabétise des millions de personnes en 20 ans. Fait pousse des bibliothèques comme des champignons, inscrit dans chaque classe " apprendre, apprendre, apprendre " de Lénine, quelle similitude peut-il y avoir ?
Alors, oui, il y avait de la censure. Oui, des films étaient tournés et restaient sur des étagères, ont attendu les changements pour être vus. Mais, comme le faisait remarquer un ami, " au moins ils existaient, et existent. La dure loi de l'argent empêche ici la création de naître ".
" La voix de l'Amérique " diffusait en permanence. Et continue. Et partout !
Ici, beaucoup à gauche ont jeté le bébé avec l'eau du bain. Sur le mode " ils sont trop verts et bons pour des goujats". Il aurait fallu un truc exemplaire, inattaquable, parfait. Que nous ne portions pas comme une croix. Mais libre à nous de ne pas en faire une croix.
Le progrès social au prix de la démocratie ?
C'est toujours ça qu'on nous vend. Mais peut-être le temps est enfin venu d'y regarder de plus près.
Mais ce n'est pas la voie prise. Tout pays qui s'engage dans des politiques de justice sociale est voué aux mêmes gémonies, comme si nourrir, loger, soigner et éduquer tout le monde n'étaient pas des gestes profondément démocratiques.
Eux l'ont fait. Dans des conditions nationales et internationales épouvantables, ils ont construit, montré, si on veut bien enlever la boue qui recouvre ce travail.
Ni modèle ni contre modèle. Retrousser nos manches. Et faire mieux?
Pour rappel : le fameux " état social" en France, dépecé depuis des décennies avec une accélération macronienne est le fruit aussi de ce rapport de forces né de la victoire sur le nazisme.
La compromission des élites françaises avec Hitler les a complètement mis à nu. Lâcher, pour ne pas disparaître, fut leur stratégie...
Alors oui, la nostalgie.
Lire attentivement l'article de Russia Beyond The Headlines qui revient sur les politiques de santé publique en URSS. Largement revenues dans le débat au moment de cette nouvelle pandémie.
En lien " Moscou ne croit pas aux larmes " (1980). Vous y retrouverez le merveilleux Alexéi Batalov, de "Quand passent les cigognes " et vous y verrez la quintessence de la société soviétique, ses qualités et ses dysfonctionnements, juste avant qu'elle tire sa révérence.
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Pourquoi le système de santé soviétique était-il un des meilleurs du monde?
Le système d'assistance médicale gratuite en Union soviétique était considéré comme l'un des meilleurs au monde, contrairement au système actuel, qui bien que toujours gratuit, ne répond pa...
Nostalgie ностальгия!
1979, un film culte et la société soviétique au scalpel. Indispensable. Existe avec sous-titres français.
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Moscou ne croit pas aux larmes, 1979, URSS, film sous-titré en français
1979 ‧ Comédie/Romance ‧ 2h 30m Le film a remporté un Oscar du meilleur film étranger en 1981. Trois femmes, trois destins. À la fin des années 1950, trois jeunes provinciales s'installent...