Douce France : et maintenant ?

Publié le par Boyer Jakline

Tout doucement on se déconfine : les jambes,  l’espace, la tête. 

Le gouvernement,  lui, semble déjà prêt à  reprendre sa marche forcée.  L’abstention de nos concitoyens indique à quel point cette marche est forcée.  C'est le moment de rappeler pour la énième fois que le président de la République aux quasi pleins pouvoirs que lui accorde la Constitution n’a été approuvé dans son programme au 1er tour en 2017 que par 18% des électeurs inscrits. 

La publication des dates de la présidentielle 2022 provoque un tollé : 10 et 25 avril  je crois,  soit en pleines  vacances scolaires,  ça c'est sûr.  Façon de nous dire : n’y aller pas, on s’occupe de tout...

Donc on déconfine,  mais ne vous emballez pas. Tout proche Delta, vaccination,  conseil scientifique   peur  peur  peur... Dans les hôpitaux,  la ligne austéritaire continue de mener le bal et, du coup, la campagne contre les soignants et leur vaccination obligatoire est obscène : les premiers de corvée à l’index. Et que fait-on sans eux ?

Dès le printemps les mouvements de grève se sont enchaînés. 

La nature ayant horreur du vide,  voilà les politiques repartis comme si de rien n’était : " la classe politique unanime" se prononce pour la vaccination obligatoire des soignants.  (France inter,  journal de 13h, lundi 5). 

La classe politique unanime a déjà oublié qu’elle  représente 1 électeur sur 3. 

La défiance à  l’égard du vaccin est nourrie par la défiance à l'égard de ceux qui nous gouvernent.

Que devient notre Douce France,  cassée, piétinée par le coup de grâce macronien après 40 ans de politiques ultralibérales, pour "s’adapter", être raisonnable...

Enfin,  quoi, les services publics, l’hôpital , la Sécurité sociale   des vieilleries tout ça !

Cela donne dans le secteur que je connais le mieux,  l’éducation nationale,  ce qui suit.

La "réorganisation" des filières au lycée et le baccalauréat 2021.

Comme toujours dans la novlangue à l’œuvre,  entendre la désorganisation...

La réforme du lycée, mise en œuvre depuis la rentrée 2020, comme prévu,  confinement ou pas,  a consisté à  supprimer les filières S, SES,L. Désormais le lycéen  "choisit" ses matières à la carte,  comme au restaurant.  Plus de groupes-classes : or ces collectifs que représente la classe sont essentiels pour les apprentissages de même que le lien avec l’enseignant. Plus de conseils de classe non plus

Tout cela au nom de la liberté de choix. C’est un massacre pour ces adolescents. Pour le métier d’enseignant aussi.  Ça marche ensemble : mauvais pour les élèves,  mauvais pour les enseignants. 

Le bac 2021 est à cette image : désorganisation et contenu inexistant. Les candidats auront un bac vide.  Il ne sanctionne aucun savoir.  Les profs de philosophie ont multiplié les collectifs de protestations et les sittings devant les rectorats ou des lieux symboliques.  Par exemple devant le tombeau de Montaigne à Bordeaux. Voir la photo. Ensuite au pied de la statue de Montesquieu...

Dans la foulée,  Blanquer,  le ministre, monsieur Éducation pendant le quinquennat Sarkozy, où il a supprimé 80.000 postes d’enseignants, met aujourd’hui la touche finale à la casse du bac. Depuis des décennies l’objectif des ministères successifs est de ne plus considérer cet examen comme le premier grade universitaire donnant le droit à accéder à l’enseignement supérieur.  Dès 2022, le bac sera obtenu par contrôle continu dans les établissements.  C’est à dire : un bac par lycée.  Et une concurrence déloyale entre les lycées. Bref,  nos lycéens auront en poche une enveloppe vide. L’entrée dans le supérieur,  déjà très problématique avec la trouvaille Parcours Sup, fera l’objet de concours ou d'examen de dossiers individuels.

Vous pouvez décliner ces constats pour d’autres secteurs vitaux de notre vie publique. Dans les hôpitaux,  comme cela a éclaté au grand jour pendant la pandémie.  La justice...etc.

En lien,  des nouvelles de Moscou

... où l’obligation de se vacciner passe mal. Vladimir Poutine a rappelé que ce devait être un choix personnel,  mais,  en même temps,  que certaines professions... Un positionnement mi-chèvre, mi-chou tactique.  Le maire de Moscou, qui vient d’imposer la vaccination obligatoire,  est toujours un personnage incontournable dans la vie politique russe.  Se souvenir que Boris Eltsine,  avant de devenir président de la nouvelle Russie,  fut maire de Moscou. 

Des nouvelles de Pékin

... conversation hier avec mes amis qui vivent à Pékin. Pas question de venir en France pour les vacances. Outre le fait que le prix des billets d'avion a fait un bond, les conditions de retour en Chine sont draconiennes : 3 semaines de quarantaine après  des difficultés administratives liées au visa. Ils vivent normalement,  et s’apprêtent à rendre visite à leur famille dans différents lieux du pays. Mon ami, lui, est chinois. 

Bordeaux,  profs de philosophie devant le tombeau de Montaigne

Bordeaux, profs de philosophie devant le tombeau de Montaigne

Publié dans Politique, Ici Bordeaux

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