Et les Russes ? Et les Français en Russie ?

Publié le par Boyer Jakline

Cette position radicale de l’ancien premier ministre français donne le ton et la direction.  Pourquoi n’est-ce pas fait ?

Je reste convaincue, je l’ai déjà écrit  dans mon article " la désescalade ou la faillite" que la stratégie de l’Union européenne dans ce conflit, envoyant des armes et des mercenaires, signe sa fin. Déjà des pays membres refusent les sanctions et envisagent de la quitter.

Les propos de Dominique de Villepin soulignent l’indécence de ce sommet et ses selfies.

"le monde est sensible aux arguments de revanche de Vladimir Poutine" précise-t-il."

Effectivement,  alors que la Russie est présentée comme isolée,  elle l’est de ce qu’elle appelle le milliard en or, soit U.E, USA,  Canada, Australie.  

Les 6 milliards autres ne voient pas les choses de la même façon.  L’arrogance des "maîtres du monde" est insupportable à plus d’un. C’est une page de l’histoire mondiale qui se tourne... sur le dos de l’Ukraine et des Ukrainiens qui devraient dare-dare négocier,  comme ne l’y invitent pas ceux que présentent comme ses amis. Cessez-le-feu immédiat contre neutralité du pays. 

Sur le chapitre négociations justement entre Russie et Ukraine se poursuivent. Mais à l’issue des premiers rendez-vous,  2 négociateurs ukrainiens sont out. Un, trop conciliant,  a été assassiné à son retour à Kiev, l’autre a disparu. 

C’est le même ton indigné que je retrouve chez Barbara Spinelli,  le 8 mars dans la presse italienne : il faut offrir une porte de sortie, organiser la désescalade. Ce que ne fait pas l’Union européenne.  Un autre journaliste,  Michele Santoro,  dont l’avis compte, s’écrie : nous sommes le pays le plus pacifiste de la planète,  nous avons le pape. Que fait l’Italie ? Rien. 

Les mêmes qui ont encouragé accompagné l’élargissement de l’otan jusqu'aux frontières russes,  créant ce chaos.

Je suis en contact avec mes amis, Russes et Français.

Pour tous, l’état de sideration passé,  car nul ne s’y attendait, même si la  réalité était connue,  au sujet de la guerre en Ukraine, version Donbass, chacun s’adapte.

Tous sont au minimum très inquiets. Même ceux qui  comprennent la décision " lourde" de leur président,  sont catastrophés. " Nous supporterons tout, me dit une amie, pourvu qu’il n’y ait pas la guerre, et voilà,  nous avons la guerre". Une autre souligne : peut-être en sortira un monde meilleur,  plus honnête ?

Un ami, engagé politiquement,  proche du KPRF,  m’indique le trouble au sein de ce parti,  car la direction soutient à fond le président au nom de l’intérêt national et pour libérer l’Ukraine du régime nazi. Cependant   héritiers d’un parti qui en 1918 déclarait paix au monde, le fameux миру мир, certains sont pris contre pied.

C’est un pari risqué pris par leur président,  soutenu à 70% de la population,  à la hausse. Si ça marche : obtenir le respect de leurs exigences,  alors c’était le prix à payer. Mais si ça ne marche pas,  me dit un autre,  c’est terrible. 

J’ai lu le reportage fait par Emmanuel Carrère dans l’Obs. Il a l’honnêteté intellectuelle de dire d’où il parle,  des milieux les plus libéraux moscovites qui vivent bien, à l’occidentale, voyagent à l’étranger, boivent des vins français regardent Netflix.  Soit autour de 20% de la population.  D’ailleurs les commentaires notent que les sanctions vont frapper cette population là,  d’abord.

Près de 80% de la population du pays a sa carte d’identité, mais pas le passeport nécessaire pour voyager a l’étranger. 

Emmanuel Carrère raconte ensuite ses contacts avec le "pays d’en bas", la réaction très différente de la population "non globaliste",  celle qui subit ces politiques austéritaires.

 Comme si vous passiez d’un déjeuner dans le 6ème arrondissement de Paris à  un repas avec un Gilet Jaune. 

Bref, je  pourrais résumer sous la formule : une triste nécessité, d’autant que c’est ce pays frère qui est au feu. Et le rejet de  l’arrogance des Occidentaux à l’égard de la Russie  s’exprime avec la même force, qu’ici, nos élites sont décomplexées dans leur hystérie. La photo du groupe des hoberaux européens  ne traduit pas leur inquiétude sur l’arrivée prochaine des  chars russes que la propagande débridée nous promet. 

Nos "stratèges" occidentaux ne connaissent rien à ce pays.

 

Aux dernières nouvelles, les collègues enseignants sont invités à partir.  L’un d’eux me donne sa feuille de route : déménagement le 23, départ le 25. "C’est ma retraite de Russie" ajoute-t-il. 

Et effectivement des textes de grands poètes et écrivains du XIXÈME siècle sont ressortis par la propagande (?) russe. Qui disent tous les relations orageuses avec l’Occident, et le mépris hautain qu’il a manifesté toujours à leur égard. Un en particulier très explicite du grand poète et diplomate Tioutchev à la veille de la guerre de Crimée... déjà. 1853-1856. L’empire ottoman, la France,  l’Angleterre ligués et ... vaincus.   " Une croisade contre la Russie" telle fut l’appréciation renouvelée d’ailleurs ces dernières années. 

Et aujourd'hui. 

Sinon,  hier, 14 mars, en réplique à l’offensive russe et des forces du Donbass sur Marioupol,  un missile a été envoyé en plein jour et en plein centre ville  sur Donetsk : 20 morts et 28 blessés.  Toujours et exclusivement la population civile visée par l’armée ukrainienne. 

Des reportages de la région de Kiev sur la télévision russe parlent d’une autre guerre... Aide alimentaire aux populations, pas de bâtiments bombardés,  une jeune femme officier de l’armée du Donbass explique : nous ne voulons pas que ces gens subissent ce que nous avons subi pendant 8 ans...

Propagande russe...

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