Odessa, Kiev, Moscou... en direct.
Deux Ukrainiennes d’Odessa, une du Nord ouest de l’Ukraine, frontalière avec la Slovaquie, mais travaillant à Kiev : elles viennent au Secours Populaire et je les reçois... en russe. Elles sont hébergées chez des particuliers grâce à des Ukrainiens vivant à Bordeaux qui ont organisé via Facebook ces accueils.
La quarantaine, venues d’Odessa avec leurs enfants, elles me racontent volontiers. Pour moi, avoir des nouvelles directes c'est précieux. Odessa est bloquée mais intacte. Le mari de l’une, marin, reste à la maison. Mais de toute façon les hommes de 18 à 60 ans sont interdits de sortie, mobilisation générale. Il ne combat pas. L’une d’elle me dit combien Odessa est une belle ville, "ressemble à Paris", gâchée cependant par des tours bâties ces dernières années. On évoque bien sûr les escaliers du film Potemkine. Le monde entier connait ces escaliers.
Elles ont besoin aussi de vêtements légers, là bas, c’est encore l’hiver. Elles sont parties avec le minimum.
La mère de l’une d’elles n’a pas voulu quitter sa maison. L’une d’elles, Yaroslava, apprécie d’être accueillie, s’excuse d’être là. La Pologne est littéralement envahie de réfugiés, précise-t-elle. Elle ne pourra bientôt plus en recevoir.
Les deux espèrent retourner chez elles. Et tant pis pour ces odieux personnages sénateurs journalistes, qui se réjouissent d’une immigration présentable.
Quant à l’Allemagne, certaines agences proposent à ces femmes un travail : la prostitution, légale dans ce pays. J’y vois comme un symbole.
Natalia, qui travaille à Kiev, a décidé de partir dès qu’elle a entendu le premier avion. Ses enfants, une fille de 17 ans, et un jeune couple qui vivent à 20 km de la frontière slovaque, n’ont pas voulu partir. " Nous servons de bouclier à toute l’Europe" Je ne dis rien. Que dire ?
Les deux jeunes femmes d’Odessa n’ont pas évoqué la situation.
Ensuite, car c’était le jour, j’ai parlé longuement au téléphone avec mon ami du Lycée français de Moscou. Professeur de mathématiques, c’est un inconditionnel de ce pays. En poste depuis 15 ans, il est quasiment en état de choc. "On nous dit de partir. Nous travaillons en distanciel Jusqu'au 1er avril, après on ne sait pas. À 3 mois du bac, il nous faut abandonner les élèves ? Et les élèves russes, la moitié de l’effectif du lycée, comment peuvent-ils réintégrer une école russe?. C’est fou. A l’ambassade (de France), ça a été chaud. Certains ne veulent pas fermer le lycée...Les Russes qui nous connaissent ne comprennent pas pourquoi nous devons partir : la France n’y est pour rien. C’est entre l’Amérique et nous... "
Entre temps, j’apprends que le président du Medef indique que certaines marques ne quitteront pas le marché russe : Auchan, Leroy-Merlin, Décathlon... dont tous les Russes raffolent. D’autres suivront ? Total ? Renault ?
Bref, mon ami est dans le désarroi total, Son propriétaire lui garde l’appartement Jusqu'au 1er septembre...
En bon prof, il pense à ses élèves, au bac... Il n’imagine pas l’ambiance ici. C'est la guerre... Alors le bac...
Les négociations se tiennent, avancent difficilement : un statut de neutralité comme la Suède et l’Autriche, proposé par la Russie? Niet du pouvoir ukrainien.
Le sentiment, c'est que d’un côté on voudrait en finir et passer à l’étape politique, d’un autre faire traîner. Et comme une confirmation de cette stratégie, j’entends au bulletin d’information l’appel halluciné de Zélenski à Biden devant le Congrès enthousiaste : devenez le leader de la paix dans le monde... etc... Vous avez sans doute entendu aussi.
Biden, lui, accorde une rallonge de 800 millions de dollars à l’Ukraine. Pour quoi faire ?
Je m’interroge sur la réaction des Chinois, Indiens, Africains, Latino-américains à cette déclaration...
Et je pense à Julian Assange.
Combien en Europe, prise en otage sous la propagande de guerre, ont applaudi cette invitation ?
Le journal italien La Stampa a publié une photo du dernier massacre à Donetsk, lundi 14, avec en grosses lettres : une boucherie. Ce que c’est effectivement. Sauf que, intox oblige, il est écrit que la scène se passe à Kiev.
Protestation officielle de la Russie ? la Une a disparu du site du journal ...
À retrouver sur la page Facebook de Maria Zakharova porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères. Pudiquement publiée par Facebook avec un avertissement... Non, la guerre n'est pas jolie... A Donetsk, non plus.
Je vous recommande Donbass insider, créé et tenu par une Française depuis des années. Beaucoup d’informations sur la guerre, des commentaires politiques, bref, de l’information qui change.
Rappel : la candidature de Volodomyr Zélenski a été proposée, soutenue et sponsorisée par l’oligarque du Donbass Kolomoiski. Il est en guerre à mort avec l’oligarque numéro 1 de l’autre Ukraine, l’ex président Porochenko, aussi appelé le roi du chocolat, car à la tête d’une entreprise de production de chocolat très prospère, et appréciée... en Russie. Ces oligarques sont les hommes de l’ombre de cette guerre fratricide.
La vidéo en lien de 2018 permet une mise en perspective... Elle a été publiée sur Donbass insider.
Si la vidéo n’apparaît pas, vous la trouverez sur Pouchiline 2018... Il existe beaucoup de vidéos brèves du Président de la République de Donetsk. Il fait le point quasi quotidiennement de la situation. Mais en russe...
Celle que je vous propose est traduite.
Le leader politique actuel. Comment la guerre générale aurait pu ne pas avoir lieu.