Se débarrasser de la surdité politique.
Je suis souvent dans la position de l’équilibriste : entre une analyse de changements de paradigmes internationaux, portée par le président russe. Analyse que je partage en grande partie, vue d’ici, Europe, France. Il existe chez nous une tradition d'indépendance nationale et de rejet d'une défense " intégrée", l'OTAN. Voir le discours du petit-fils du Général De Gaulle sur ce blog, article du 22 juin.
La situation de bouleversements internationaux est précipitée par l’intervention russe en Ukraine.
Et d’un autre côté, le point de vue de communistes russes : les dirigeants qui soutiennent l’opération au nom de la défense du monde russe (voir dans ce blog une analyse de Guenadii Ziouganov) et des militants de ce parti ou des proches qui parlent "d’impérialisme russe", tout en s’étonnant cependant qu’en Europe on parle de cette "volonté expansionniste russe", mais on n’évoque jamais celle de l’OTAN.
C'est un débat ouvert que j’ai avec un de mes amis. Vive Skype.
Je suis attentive aux politiques économiques et sociales russes, " libérales", qui ont un coût très élevé pour le monde du travail. Comme chez nous...
2ème force politique du pays, le KPRF porte des analyses et des propositions entendues dans la population, répondant souvent à leurs besoins et attentes.
Je traduis donc des extraits de l’intervention à la Douma de Guenadii Ziouganov. Il porte une autre voix, pressante. Le titre en donne le sens : sortir, se débarrasser de la surdité politique... discours du 21 juin dernier.
Le texte intégral a été publié dans la Pravda...
Traduction, extraits :
J'ai écouté attentivement le discours du président au Forum économique de St-Petersbourg et j'ai noté près de trois dizaines de propositions, avec lesquelles je n'ai pas de différences fondamentales. En effet, le programme du Parti communiste de la Fédération de Russie, qui a été préparé par toute notre équipe, contient une grande partie de ce dont le président a parlé.
En même temps, il était important pour moi de mesurer la température politique du forum. Comment allons-nous répondre à un fort soutien de la Chine ? Après tout, le président chinois Xi Jinping s'est exprimé impeccablement au forum - tant sur le plan politique que socio-économique. Il nous a tendu la main et est prêt à contribuer autant que possible à sortir la planète de la crise systémique. Le président de l'Égypte nous a également soutenus. Du Caire, on a une visibilité sur le Moyen-Orient et toute l'Afrique.
J'ai suivi de près le déroulement des principales réunions du forum sur les questions économiques. Et j'ai été tout simplement étonné que l'équipe qui a entraîné le pays dans l'impasse actuelle se comporte comme si rien ne se passait dans le monde. Lors de la réunion de la section économique, toutes les mêmes personnalités libérales étaient assises, ceux qui vont répétant les mantras de Gaidar.
Au cours d'une série de discussions, personne n'a même mentionné la planification stratégique ou une politique fiscale fondamentalement nouvelle. Mais il est impossible de résoudre les problèmes de développement économique avec un taux de base sur les prêts de 15-20 % ! Il est impossible d'avancer si vous refusez par neuf fois de faire passer la loi sur les enfants de la guerre, qui reçoivent un maigre 12 à 15 000 roubles et continuent de mourir.
Maintenant, il y a tellement d'argent dans le Trésor que ça déborde de partout. Mais les enseignants et les médecins continuent de traîner une existence misérable. Le Président demande à un médecin hautement qualifiée quel est son salaire. Elle répond : trente mille roubles. Le chef de l'Etat tombe des nues alors que tout le monde le sait !
Nous partageons l'idée de mener une opération militaro-politique pour combattre le nazisme et démilitariser l'Ukraine. J'aime les propos du chef de l'Etat sur le renforcement de notre souveraineté. Mais, parlant aujourd'hui avec des journalistes, je me suis tourné vers le président et j'ai posé la question : qu'entendez-vous exactement par souveraineté ? Le concept de "souveraineté" vient du mot "souverain". C'est le détenteur du pouvoir suprême dans l'État. Il peut être un dictateur, un monarque et une oligarchie.
Or il y a toujours la souveraineté du peuple. Et nous l'avons acquise pour la première fois dans notre histoire millénaire en Octobre 17, lorsque le peuple a commencé à gouverner le pays et à déterminer la politique de l'État. Cela a assuré l'ascension colossale d'une grande puissance: à la fois notre victoire sur le nazisme, une percée dans l'espace et la réalisation de la parité nucléaire stratégique. Mais dès que cette souveraineté a été trahie, toutes les structures de l'État se sont effondrées.
Il y a la souveraineté économique et technologique. Le Président a clairement défini ces concepts. Mais quelle souveraineté technologique peut-on assurer si l'on dépense quatre fois moins pour la science fondamentale que ce dont on a besoin ? Si l’éducation est aux abois? Si l'on peut accéder à l' enseignement supérieur sans avoir terminé le secondaire ?
...Dans ces conditions, comment pouvons nous entrer dans le groupe des 5 pays les plus développés du monde, comme l'avait fixé le président en juin 2021?
Expliquez comment vous entendez éliminer les principaux dangers - la fracture sociale, qui se développe à un rythme sans précédent, l'usure des équipements, qui a dépassé 60 % ? Comment allez-vous combler le fossé technologique si vous ne voulez pas bien instruire et soigner les citoyens ? Permettez-moi de vous rappeler encore une fois cet exemple : au cours de l'année de 1942, en pleine guerre, nous avons dépensé plus pour l'éducation qu'aujourd'hui. Et en 1950, chaque cinquième rouble soviétique est allé à ces budgets.
Et un autre aspect du problème. Nous tenons notre réunion à la veille du Jour du Souvenir et de la Deuil (22 juin J.B) J'ai étudié la guerre non pas à travers les récits menteurs des Yakovlev, Korotich et tous ces bâtards qui ont craché dans le puits de notre mémoire commune et sur les tombes de mes proches. Mon père a commencé la guerre dès le premier jour, à l'âge de 30 ans, à la frontière avec la Bessarabie. Je lui ai demandé pourquoi nous sommes-nous battus si désespérément pour Odessa et Sébastopol, où il a perdu sa jambe ? Et il m'a dit que si nous n'avions pas bloqué là les fascistes pendant quelques mois, ils auraient réussi à atteindre la Volga et Stalingrad plus tôt. Et le long de la Volga, 80% de notre armée était approvisionnée en carburant de Bakou. Si les Allemands avaient coupé cette artère de transport, nous aurions eu tous leurs chars et avions. C'est pourquoi nous nous sommes battus jusqu'au bout.
Deux des frères de mon père sont morts au front. L'un est enterré en Biélorussie, l'autre - en Ukraine. Le troisième frère a triché sur son âge et à dix-sept ans il est parti libérer Koenigsberg. Il y fut grièvement blessé à deux reprises.
J'ai étudié attentivement l'opération Koenigsberg. Koenigsberg était la forteresse la plus imprenable d'Europe. Elle était défendue par 130 000 fascistes. L'opération débute en avril 1945, un mois avant la Victoire. J'ai demandé à mon oncle : comment as-tu pu la prendre ? Cela me parait impossible. Il m'a répondu : nous mesurions chaque pas, étudiions en détail l'expérience des autres opérations, et je connaissais à l'avance chacun de mes gestes. C'est pourquoi nous avons pris la forteresse en trois jours.
Exactement le même nombre - 130 000 - de nazis ukrainiens se dresse aujourd'hui contre le Donbass. Et ils frappent Donetsk depuis 130 jours. Si nécessaire, réunissons-nous pour une réunion privée et donnons à l'Armée tout ce dont elle a besoin ! Quand on me dit qu'un bénévole doit acheter son propre uniforme, je ne ressens que de l'indignation ! En tant que sergent dans l'armée soviétique, j'avais cinq ensembles d'uniformes. C'est plus qu'un commandant de sous-marin n'a aujourd'hui. Nous sommes maintenant confrontés à une question exceptionnellement fondamentale. Et nous sommes obligés d’achever la conduite de l’opération spéciale en Ukraine !
Notre pays a été en mesure de résoudre de manière adéquate ces problèmes. Nous avons une expérience unique. J'ai prêté serment près de Minsk, à Uruchcha. Des années plus tard, le président biélorusse Loukachenko m'a personnellement emmené sur la «ligne Staline». Mais la première attaque contre l'Union soviétique pendant la perestroïka a commencé par une attaque contre le pacte Molotov-Ribbentrop. Et j'ai demandé à mes amis biélorusses : pourquoi cette meute s'attaque-t-elle au pacte ? Ils m'ont expliqué que si nous n'avions pas conclu ce traité, si nous n'avions pas éloigné la frontière de 250 kilomètres, la guerre aurait commencé à partir de la frontière estonienne. C'est à 140 kilomètres de Leningrad. Et les nazis dans les premiers jours de la guerre ont avancé à une vitesse de 30 kilomètres par jour. Et aucun Ladoga ne nous aurait aidés. S'ils n'avaient pas été bloqués à Odessa, à Sébastopol et dans le Nord, ils auraient immédiatement pris Moscou.
Maintenant, nous sommes en guerre avec toute l'Europe. D'où viennent les obusiers étrangers en Ukraine, les obus ? Quoi, ils sont tombés du ciel ? Alors aidons notre armée ! Après tout, dans le Donbass, nous nous sauvons nous-mêmes, notre monde, notre histoire et notre Victoire avant tout. Il faut donc faire preuve de volonté et de solidarité. Mais le « parti du pouvoir » agit jusqu'ici seul et perd.
Les médias russes commentent sévèrement cette vidéo, rendue publique par les services de la communication présidentielle. Ils n’en tirent pas la même conclusion que le billet ci-dessous.
Ils y voient la responsabilité du Président français dans le développement dramatique de la situation en Ukraine. En effet ses arguments montrent la totale méconnaissance du sujet, en particulier des accords de Minsk dont l’application devait être garantie par la France et l’Allemagne. Accords signés entre Kiev et les Républiques du Donbass. La Russie en était elle aussi observateur, seul à se démener pour en obtenir l’application.
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