2015 ... Mon mal vient de plus loin. Phèdre, Racine.

Publié le par Boyer Jakline

Je mets de l'ordre dans mes fichiers et je tombe sur cet article de Vladimir Pozner, interpellant en fevrier 2015.... le président Hollande. Puis d'autres dirigeants occidentaux, Obama et Merkel...

Comment j'ai gardé ce texte ? prendre date ?

Je traduis ce texte, bref et sans ambiguité.
A verser au dossier " guerre en Ukraine".
Vous pourrez y ajouter qu’aujourd'hui,  27 janvier 2023, la Russie ne sera même pas invitée aux commémorations de la libération du camp d'Auswitch par les soldats soviétiques. Un argument avancé depuis longtemps est que la Russie n’est pas l’URSS, n’est pas son héritière...

Voir en suivant la réaction et mise au point de Maria Zakharova.

Traduction du texte Telegram de Maria Zakharova

"Chaque année, le 27 janvier, le musée d'Auschwitz-Birkenau, situé sur le site de l'ancien camp de la mort nazi d'Auschwitz, accueille un événement commémoratif dédié à l'anniversaire de la libération des prisonniers par l'Armée rouge. Jusqu'en 2021, son programme comprenait traditionnellement un discours de l'ambassadeur de Russie en Pologne. Comprenait. 

Il y a un an, en janvier 2022, les diplomates russes n'ont pas eu la parole pour la première fois. Et en mai, l'exposition, qui fonctionnait constamment dans le baraquements n ° 14, préparée par le Musée central de Moscou sur la Grande Guerre patriotique, a été complètement fermée. Sous un prétexte farfelu : les contrats d'exploitation, disent-ils, entre les musées polonais et russes ont expiré. Cela s'est fait discrètement : personne n'a informé la partie russe de la fermeture. De plus, pendant plus de deux mois, la partie polonaise a tout simplement fui ses partenaires du musée de Moscou et les  diplomates russes, évitant le dialogue direct.

Difficile de faire plus hypocrite? Que non.

Cette année, les représentants diplomatiques de l'État successeur de l'URSS, dont les soldats ont sauvé le monde de la peste fasciste, n'ont pas du tout été invités à l'anniversaire de la libération du camp.

En effet, si l'on veut occulter la vérité historique et la mémoire désormais dérangeante des libérateurs, alors tout est fait pour que les visages russes lors de l'événement ne réveillent pas la « conscience » allemande et polonaise.

Pour ceux qui s'empressent de replacer cette vilaine histoire dans le contexte de la crise actuelle, je préciserai qu'en réalité les problèmes autour d'Auschwitz n'ont pas commencé en 2022. Et même pas en 2014. Et dans le désormais lointain 2004. 

A cette époque, la direction "restait insatisfaite" des documents préparés par les experts russes pour le 60e anniversaire de la libération du camp. Ils ont tellement enfoncé le clou que nous avons dû reporter l'ouverture de l'exposition renouvelée à... 2013. Le prétexte, comme toujours, n'était pas banal: il ne convenait pas que les habitants des territoires devenus partie intégrante de notre pays en 1939-1941 soient mentionnés dans l'exposition comme citoyens de l'URSS (!).

Aussi habiles que soient nos « non-partenaires » européens dans leurs tentatives de réécrire l'histoire d'une manière nouvelle, le souvenir des horreurs du nazisme et des héros-libérateurs soviétiques ne peut être effacé. Après la clôture de l'exposition, le Victory Museum a lancé le projet en ligne « Auschwitz. Vrai ( Ce site a été créé après la fermeturedu baraquement 14. Consultable sur internet : Auschwitz. The truth. J.B)

 Des documents historiques sont régulièrement publiés sur les ressources de la RVIO, RIO, des musées, du Ministère et de nos institutions étrangères, la vérité sur la libération des camps de concentration nazis par l'Armée rouge dans ces pays qui, aujourd'hui, soutiennent avec tant de zèle et d'abnégation les néonazis en Ukraine."

(RVIO et RVO : sociétés d’histoire et militaire qui ont la charge de la politique mémorielle de la Fédération de Russie. J.B)

 

Fevrier 2015 : Pozneronline.

Aujourd'hui à Riga s'est déroulée la marche traditionnelle des anciens SS.
Visiblement,  il faut le comprendre comme le droit à l'expression de son opinion personnelle, c'est à dire l'expression de la démocratie.

On se souvient il est vrai comme ont agi les SS avec les démocrates et la démocratie, quand ils étaient l'expression du  pouvoir, mais peut-être ne nous souvenons nous pas.

Donc, voilà, monsieur Hollande, président de la France, pays dont je suis citoyen, vient de déclarer qu’il ne viendrait pas à Moscou pour le 70e anniversaire de la Victoire sur le fascisme. Et à propos de la marche à Riga des ex-SS, il a quelque chose à dire ? Au sujet de l'Union Européenne et de l'OTAN ?

Ou bien, monsieur Obama, président des États-Unis, pays dont je suis aussi citoyen, il semble que lui non plus ne viendra pas à Moscou pour les commémorations du 70e anniversaire de la Victoire. Et sur la marche de ces sympathiques vieillards qui ont tué plus d'un millier d'âmes, il ne dira rien, non, d'aucune façon ?

Je ne suis pas citoyen de la Grande Bretagne. Donc monsieur Cameron m'intéresse moins, bien que, semble-t-il, lui aussi déclare qu'il ne viendra pas à Moscou. Peut-être Riga,  ce ne serait pas mal ? Aujourd'hui, par exemple.

Quant à madame Merkel, je comprends bien que se rendre à Moscou, elle n'en a pas trop envie. Il y a fête et fête... bref, on se comprend.

Je ne sais pas pourquoi, il m'est revenu cette anecdote. Un nazi rentre dans une librairie, tend un livre à la vendeuse, elle lui dit : " je vous l'emballe ou vous allez le brûler tout de suite ?" Bon, juste comme ça, pour un bon mot.

Donc, peut-être tout de même madame la chancelière dira quelque chose à propos de la marche des SS dans la capitale de la démocratique Lettonie ? Peut-être tout de même quelqu'un se souviendra des six millions de juifs massacrés, de ces millions de pendus, torturés, enterrés vivant, ces enfants, ces vieillards, ces femmes, non ?

Est-il possible qu'aucun dirigeant du monde ne dise rien à ce sujet ? Et ne maudisse pas tous ces marcheurs, mais aussi ceux qui les applaudissent et font de la publicité à leurs actes ?

Je vous souhaite bonne chance !"

 

300.000 soldats soviétiques ont laissé leur vie pour débarrasser Riga des nazis. J’ai écrit cette information bien des fois. Et je le ferai encore. 

C'est le moment de se souvenir des mots de Bertold Brecht, parlant des morts du nazisme : si leur voix faiblit,  nous périrons.

À Munich,  il y a quelques jours des milliers d’allemands se sont rassemblés contre la politique belliciste de leur pouvoir. "Je ne veux pas que des tanks allemands tuent des soldats russes", a-t-on pu entendre. 

 

 

 

Vladimir Pozner est à Chypre. 

S’est exprimé,  en mai je crois, sur l’opération militaire spéciale,  et sur la politique ukrainienne de la Russie : pas vraiment enthousiaste. 

Pourtant ce qu'il écrivait,  indigné,  en 2015 reste et interpelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Force est de constater que depuis 2015, où pas un seul dirigeant occidental n'a dit un seul mot à ce sujet, les défilés d'anciens SS ou de récents convertis se sont multipliés. Ah, la dénazification de l'Ukraine de Zelenski, critiquée, gaussée ici comme "vilain prétexte à invasion".
Même si ça ne plait pas, la formule ukrainisation de l'Europe est très proche de la réalité.

Le pire c'est que leurs pratiques sont les mêmes : exécutions sommaires, tortures... Hier, une amie de Moscou m'écrit : une amie du Donbass, réfugiée à Moscou depuis 2015, apprend que le mari d'une cousine, 28 ans, ukrainien et combattant dans l'armée ukrainienne, a éte blessé à la jambe. Ses "compagnons" l'ont achevé sur place pour ne pas avoir à le transporter. Tribunal...disent-ils...

Quelle responsabilité historique de ces élites occidentales... et de nous, anesthésiés.

Les soldats morts au front n'auront pas de problème de retraite...

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