Circulez, y rien à voir.
C'est la fin de non recevoir de l’OTAN et du président américain au plan de paix proposé par la Chine. À peine proposé, aussitôt rejeté. Trop "pro-russe".
Nos médias ont suivi. Condamnation sans appel.
Mais que propose donc la Chine ? La paix ne vaut pas la chandelle d’une négociation, terme qui dit bien ce qu'il veut dire : négocier.
Mais visiblement pour l’UE et Washington, c’est le champ de bataille qui tranchera. Leur position ancienne. "Jusqu'au dernier Ukrainien" a dit un sénateur américain. Il semble qu’on y arrive. Sur le champ de bataille des personnes pas jeunes et des adolescents.
Le 4 février 2022, la Chine et la Russie se rencontraient au plus haut niveau et déclaraient ensemble leur refus de l’hégémonie américaine et ses conséquences tragiques pour toute la planète. 4 février
Mais je constate que de plus en plus de sites expriment des opinions contraires au gruau qu’on nous vend.
Voilà les 12 points. Texte extrait d’un honnête travail d’une association Solidarité et progrès... que je ne connaissais pas. Elle publie le contenu de la proposition.
Les médias, la presse française se sont simplement fait l’écho de la réaction occidentale.
En voici résumés, les principaux points :
- « Respecter la souveraineté de tous les pays » ;
- « Renoncer à la mentalité de guerre froide. (…) Toutes les parties doivent (...) garder à l’esprit la paix et la stabilité à long terme dans le monde, et promouvoir la construction d’une architecture de sécurité européenne équilibrée, effective et durable. Il faut s’opposer à ce qu’un pays recherche sa propre sécurité au prix de celle d’autrui, prévenir la confrontation des blocs, et œuvrer ensemble à la paix et à la stabilité sur le continent eurasiatique. » ;
- « Cesser les hostilités, (…) soutenir la Russie et l’Ukraine de sorte qu’elles travaillent dans la même direction pour reprendre au plus tôt un dialogue direct, promouvoir progressivement la désescalade de la situation et parvenir finalement à un cessez-le-feu complet. » ;
- « Lancer les pourparlers de paix. Le dialogue et les négociations sont la seule solution viable à la crise ukrainienne. » ;
- « Régler la crise humanitaire. Toute mesure en faveur de l’apaisement de la crise humanitaire doit être encouragée et soutenue. » ;
- « Protéger les civils et les prisonniers de guerre. » ;
- « Préserver la sécurité des centrales nucléaires. La Chine s’oppose aux attaques armées contre les centrales nucléaires et les autres installations nucléaires pacifiques (…) » ;
- « Les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées et la guerre nucléaire ne doit pas être menée. Il faut s’opposer à la menace ou l’emploi d’armes nucléaires. (...) ;
- « Faciliter l’exportation des céréales. Toutes les parties doivent appliquer de manière équilibrée, intégrale et effective l’Initiative céréalière de la mer Noire signée par la Russie, la Türkiye, l’Ukraine et l’ONU, et soutenir l’ONU dans ses efforts pour jouer un rôle important à cet égard. » ;
- « Mettre fin aux sanctions unilatérales. (…) La Chine s’oppose à toute sanction unilatérale non autorisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Les pays concernés doivent cesser de recourir de manière abusive aux sanctions unilatérales et aux juridictions extraterritoriales contre les autres pays, jouer un rôle en faveur de la désescalade de la crise ukrainienne et créer des conditions favorables au développement économique et à l’amélioration du bien-être de la population des pays en développement. » ;
- « Assurer la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement. » ;
- « Promouvoir la reconstruction post-conflit. La communauté internationale doit prendre des mesures pour soutenir la reconstruction post-conflit dans les zones de conflit. La Chine est prête à accorder son assistance et à jouer un rôle constructif à cet égard.
Les réactions ne se sont pas fait attendre :
- Du côté des occidentaux, le président américain Joe Biden l’a tout de suite dénoncé : Ce plan « ne profiterait à personne d’autre qu’à la Russie ». « Si Poutine l’applaudit, comment pourrait-il être bon ? ».
- Même son de cloche du côté de Jens Stoltenberg, patron de l’OTAN, pour qui « Pékin n’a pas beaucoup de crédibilité » car il « n’a pas été en mesure de condamner l’invasion illégale de l’Ukraine ».
- Pour Josep Borrel, le chef de la diplomatie européenne, ce n’est « pas un plan de paix, c’est une position où la Chine réaffirme les positions exprimées depuis le début ». Mais « je ne veux pas le rejeter (...) Il y a des éléments intéressants sur l’utilisation des armes nucléaires, les échanges de prisonniers », a-t-il ajouté.
Mais d’autres, et pas des moindres, veulent avoir de plus amples explications :
- Zelenski, le Président ukrainien, a dit vouloir se rendre en Chine pour en discuter ;
- Emmanuel Macron compte en discuter avec Xi Jinping lors de son prochain voyage à Beijing, en avril, surtout pour faire pression pour que Beijing condamne « l’invasion » russe et obliger Poutine à revenir à la table des négociations ;
- le Président Biélorusse, Loukachenko, se rendra en Chine prochainement ;
- Et enfin, Ursula von der Leyen et Charles Michel, s’y seraient annoncés aussi !
Quant à la Russie, sa réaction a été nette : elle dit « apprécier les efforts chinois pour mettre fin au conflit, tout en insistant sur la nécessité de reconnaître l’annexion russe de quatre régions ukrainiennes ».
3ème et dernière partie.