Déjà en février 2021...

Je remets en ligne un article que j’ai écrit en février 2021.

L’histoire ne commence pas le 24 février 2022. Pas plus que le drame israelo-palestinien ne commence un 7 octobre.  C’est une ruse de ces misérables fauteurs de guerre pour cacher, tenter de cacher, leurs très lourdes responsabilités dans ces drames humains insupportables.

C'était un an AVANT le lancement de "l’opération militaire spéciale". 

C’était aussi l’occasion d’honorer les 100 ans de Mosfilm dont Karen Shakhnazarov est le président actuel. Il est pour moi une boussole :très en phase avec le pouvoir actuel, très présent sur les plateaux télé dans les débats, il se revendique comme marxiste et soutient le moment soviétique comme un temps unique, positif, dans l'histoire de l'humanité.

Ce que je pense aussi. Si tel n'était pas le cas, il n'y aurait pas cette propagande incessante et multiple contre cette épopée historique.

Je le republie pour mes nouveaux lecteurs qui pourraient être perdus dans le dédale de mes plus de 6000 articles. 

Vous apprécierez comment, en 4 ans, à force de soutien inconditionnel aux élites corrompues de Kiev, la promotion permanente des forces d’extrême droite a permis de modifier le paysage politique dans nos contrées européennes. (Texte écrit en février dernier,  voir le chemin accompli en France depuis : le pouvoir de Macron ne tient que grâce à la bienveillance du RN).

 Aujourd'hui le président de la République engage toujours plus avant notre pays dans la confrontation directe avec la Russie. Qui y gagne ? Pour les fidèles de ce blog,  ce choix de la guerre dans un impérialisme en crise, systémique dit-on, n’est pas une surprise : ça rapporte beaucoup d’argent.  Cela crée une situation politique qui calme les ardeurs protestataires et entretient la peur. La question pour nous demeure : comment s’opposer à ces objectifs ? Avec qui ?

Un sondage publié en Allemagne et cité par Sahra Wagenknecht devant le Bundestag indiqué que 81% de la jeunesse allemande craint la guerre et 67% la pauvreté. 

Avec qui s’opposer ?

Pas avec le NPA,  par exemple.  Vous lirez plus bas son point de vue. Malheureusement, il n’est pas seul. Jaurès est mort et enterré une  seconde fois, et le mot Paix a quitté notre périmètre.  Au mieux "cessez-le-feu". Mais continuer la livraison d’armes.

Finalement c’est simple : l’école, l’hôpital ou les armes et la mort. Macron, Von der Leyen and Co ont choisi pour nous. Mais pas pour les leurs !

Dans ces conditions, comment approcher la mentalité russe et leur rapport à la guerre ? L’interview de Sharnazarov est éclairant. Après l’incursion ukrainienne à Koursk, le nombre de personnes en Russie qui se sont engagées dans l’armée vaut mieux qu’une longue étude.

Que cela nous plaise ou non.

Cela tranche avec le recrutement forcé de citoyens ukrainiens. Des vidéos innombrables et incroyables circulent. La différence n'est pas dans " le patriotisme" des uns et son absence chez les autres. La différence c'est pour qui se bat-on ? De plus en plus nombreux, les Ukrainiens s'interrogent sur leur président, déjà usurpateur, son mandat s'est achevé en mai dernier, et les buts de cette guerre. Pour les Russes, c'est le retour du déjà vu avec des forces ennemies agressives à leurs portes.

Plus de 100.000 soldats russes ont trouvé la mort. Le rapport avec les morts ukrainiens est, serait, de 1à 5.

Ces Russes sont-ils de la chair à canon pour "l'impérialisme de Poutine" comme on peut l'entendre ici ? Certains, très minoritaires, en Russie aussi l'analysent de cette façon.

Il faut revoir la copie.

La "seule chose" que demande la Russie, depuis 15 ans et le discours Vladimir Poutine à Munich,  c’est la neutralité de l’Ukraine. Pas d’OTAN en Ukraine...

La dernière "réponse"de l’UE et de l’OTAN : en 2035, la Russie sera prête à envahir l’Europe. (lu ce16 octobre 2024). Il faut s’y préparer.

La planète entière observe.

Paix et guerres. - bx-moscou : 2024, toute l'année

Je tire le fil Karen Sharnazarov et je vois cet entretien que je traduis. Et j'apprends, sidérée, que ce texte s'insère dans un projet plus vaste: Nuremberg. Le début du monde. D'autres entreti...

https://bordeaux-moscou.over-blog.com/2021/01/paix-et-guerre.html

Un entretien exceptionnel.

Le tigre blanc, 2012. Film de Karen Sharnazarov que j’ai vu à Bordeaux en sa présence. Ce film devrait être montré chez nous pour sentir le traumatisme de la guerre en Russie. 2012...

Puisque cet article est publié dans la rubrique "du , grain à moudre" je publie également un extrait de l’article du site Histoire et Société.

Il analyse la position du NPA sur la guerre en Ukraine. La faute à "l’impérialisme russe", non à l’OTAN.  C’est écrit noir sur blanc. Vous pouvez l’y retrouver dans son intégralité sur le site Histoire et Société.

C'est, malheureusement,  une analyse commune à une grande partie de la gauche.  Au moins des élites. Parmi les adhérents ou soutiens divers, c’est plus contrasté. Et plus le temps passe et plus c’est contrasté. 

Comment peut-on gloser sur " une gauche ukrainienne en reconstruction", alors que tous les partis politiques ont été interdits par Zélenski ? Elle se reconstruit à l'étranger ?

Extraits..

« Une gauche ukrainienne en construction sur plusieurs fronts »

Dans Contretemps le 18/10/22, à l’occasion de son invitation avec Olivier Besancenot à la Conférence nationale de ce groupuscule à Kiev, elle décrit sous le titre « Une gauche ukrainienne en construction sur plusieurs fronts », « Une nouvelle gauche au sein de la « révolution de la dignité » », issue de « courants anarchistes se reconnaissant  dans le combat du dirigeant anarchiste Makhno mais aussi du côté des marxistes anti-staliniens se réclamant de Roman Rosdolsky fondateur du Parti communiste dans l’ouest de l’Ukraine et se rapprochant de l’Opposition de gauche trotskiste contre Staline ».

L’agresseur impérialiste n’est pas l’OTAN !

Le texte intégral publié par le NPA Déclaration commune du Mouvement socialiste russe et de Sotsialnyi Rukh (Mouvement social d’Ukraine), le 7 avril 2022.

https://lanticapitaliste.org/opinions/international/declaration-contre-limperialisme-russe

condamne une certaine gauche qui considère « cette guerre comme une guerre inter-impérialiste » et appelle à une autre unité du camp de gauche : « C’est Poutine, et non l’OTAN, qui fait la guerre à l’Ukraine. C’est pourquoi il est nécessaire de déplacer notre attention de l’impérialisme occidental vers l’impérialisme agressif de Poutine, qui a une base idéologique et politique en plus d’une base économique ».

Puis :

« L’impérialisme russe est alimenté par le désir de changer le soi-disant « ordre mondial ». Ainsi, l’exigence de Poutine concernant le retrait de l’OTAN de l’Europe de l’Est pourrait indiquer que la Russie ne s’arrêtera pas à l’Ukraine […]. Il est très naïf de demander la démilitarisation de l’Europe de l’Est, car à la lumière des circonstances actuelles, ce ne ferait qu’apaiser Poutine et rendrait les pays d’Europe de l’Est vulnérables»

« Aujourd’hui, l’agresseur impérialiste est la Russie, pas l’OTAN, et si la Russie n’est pas arrêtée en Ukraine, elle continuera certainement son agression ».

Et il exige :

– le retrait immédiat de toutes les forces armées russes d’Ukraine ;

– de nouvelles sanctions ciblées et personnelles contre Poutine et ses multimillionnaires. (Il est important de comprendre que Poutine et son establishment ne se soucient que de leurs propres biens privés ; ils sont inconscients de l’état de l’économie russe dans son ensemble. La gauche peut également utiliser cette demande pour dénoncer l’hypocrisie de ceux qui ont

sponsorisé le régime et l’armée de Poutine et qui continuent aujourd’hui encore à vendre des armes à la Russie) ;

– le boycott du pétrole et du gaz russes..."

On peut dire que la plupart de "ces exigences" ont été entendues. Recoupent étrangement celles de Biden et de l'OTAN.

Avec quel résultat ?