Le marxisme et les classiques de la philosophie (1).
Ce mois décembre, Bordeaux-Moscou se transporte à Oufa, la ville de mon ami Roustem Vahitov. Nous sommes en Bachkirie, le sud de l’Oural.1500 km de Moscou.
Les influences nourries par l’histoire et la géographie font se côtoyer en toute tolérance une vaste mosquée et une non moins vaste église orthodoxe. Quant à Salavat Youialev, sur son cheval, c'est un héros national du XVIII siècle. La photo du bandeau.
Avant que ne s'achève ce dernier mois d’une année difficile à définir d’un seul adjectif, complexe, contradictoire, pleine de massacres et de rebellions, je vous propose quelques réflexions portées par le dernier opus de mon ami Roustem Vahitov, philosophe, enseignant la philosophie à l’Université d’Oufa, Bachkirie. Il est également membre de l’Union des Écrivains de la Fédération de Russie. Nous nous fréquentons par Skype depuis 2017. Vous trouverez d’autres articles sur les circonstances de notre rencontre. Brièvement, je les rappelle : 2017, c'est le Centenaire de la "Grande Révolution d’Octobre", comme on disait en URSS. Le temps passant, cette définition s’impose car elle continue d'être vilipendée par tout ce que la planète compte de contre-revolutionnaires ou de "réacs", social-démocrates compris.
Elle continue d’inspirer les peuples qui veulent reprendre leur destin en main, y compris en Russie.
2017, il était pour moi impensable de ne pas être à Moscou le 7 novembre 2017. J’y étais.
Au fait, c’était beaucoup plus simple d’aller en Russie en 2017 qu’aujourd'hui. Mais le voyage est possible, dans les deux sens. Beaucoup plus cher.
2017: temps de novembre humide et glacial sur Aleksandrovski Park qui jouxte la Place Rouge. Nous n’étions pas nombreux, un millier ? Venus de toute la planète. Des drapeaux de toute la planète. Le service d’ordre nous filtrait et nous accompagnait. J’y ai croisé Marianne Dunlop, du site Histoire et Société. Le KPRF, bien sûr, avait organisé en grand. Mais dans un autre moment. Quand tous ces orphelins de la révolution sont partis vers le mausolée de Lénine, j’ai quitté le groupe. Déjà vu de très nombreuses fois. Cela avait été une surprise que mes lycéens bordelais demandaient cette visite non programmée dans la "nouvelle" Russie.
Dès mon arrivée à Moscou, pour prendre la température politique et idéologique du pays autour de ce Centenaire, j’avais fait le tour des grandes librairies de Moscou. Pas déçue. Toutes, des rayons entiers, dénonçaient la catastrophe que fut pour la Russie la "Grande Révolution d’Octobre". Et puis, dans la plus grande librairie moscovite sur Tverskaya un tout petit ouvrage "La Révolution qui sauva la Russie". Roustem Vahitov. Petit ouvrage brillant, argumenté, polémiquant avec tous ces autres dans un combat dont il sortait vainqueur. Jusqu’en 2021, son ouvrage était toujours en vente. Cette année, 2024, l’ouvrage n’était plus là " mais on a son ouvrage philosophique sur l’Eurasisme" me dit la vendeuse. L’Eurasisme est son grand sujet de travail, avec le marxisme.
Depuis, 2024, il y a "le marxisme et les classiques de la philosophie", gros volume, 500 pages, en russe, dont l’actualité très chargée ne m’a pas permis de vous parler encore.
Lors de ce dernier séjour, nous avons pu nous rencontrer à Moscou. Il m’a parlé de son dernier travail qu’il m’a envoyé dès sa publication il y a quelques semaines.
Je me propose de traduire les lignes de présentation.
Une de ces présentations est écrite par Boris Kagarlitski, sociologue réputé, enseignant dans un prestigieux institut de sociologie à Moscou, il a reçu en 1988 le Prix Deutscher " qui représente la tradition marxiste à son meilleur ou son plus innovant" . Boris Kagarlitski est en ce moment en prison, Torjok, pour un tweet malheureux qui l’a rangé dans le groupe des "agents de l’étranger". Il est opposé à l’Opération Militaire Spéciale.
Dissident à l'époque soviétique, finalement il l'est aujourd'hui. De nombreuses universités étrangères lui ont proposé de l’accueillir. Mais il est impensable pour lui de "choisir" l’exil. Il devrait purger ses 5 ans de prison. C’est un francophile et francophone. Il suit scrupuleusement l’actualité politique de notre pays, les démêlés de notre peuple avec le sieur Macron. Un analyste enthousiaste du mouvement des Gilets Jaunes.
Son ouvrage, Roustem le dédie à son oncle, communiste, qui travaillait dans une usine de l’Oural au nom bien poétique Zlataoust, (bouche b’or!) et donnait des cours de "marxisme-léninisme" dans des écoles du PCUS.
Le livre va être traduit en italien. En français, qui s’y collerait ?
La traduction de la présentation faite par Boris Kagarlitski est à venir dans le prochain article.
Pour Mayotte.
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Mayotte : les autorités françaises sabotent les secours
À Mayotte l'État français n'est pas seulement défaillant : par fierté néocoloniale, pour ne pas perdre la face, il refuse l'aide de pays voisins.
https://contre-attaque.net/2024/12/23/mayotte-les-autorites-francaises-sabotent-les-secours/
Où en est-on ? Idem pour Madagascar, 2h d’avion de Mayotte, l’aide était, est(?)empêchée.