Pourquoi il faut voter non...

Publié le par Boyer Jakline

La consultation des citoyens sur les modifications apportées à la Constitution aura lieu le 1er juillet prochain. 

Le Kprf appelle à voter Non. " Ces modifications ne font que renforcer la dictature présidentielle et la domination des oligarques "

Je traduis  la position circonstanciée du KPRF.

Dans Sovetskaya Rossya du 9 juin.

 

 

 

Le vote   pour les modifications à la Constitution de la Russie est fixé au 1er juillet.

Quelques articles sont positifs, mais dans son ensemble elles ne permettent pas de refuser l'autocratie présidentielle et la gestion du pays par les oligarques.
Ces modifications ne font pas de la Russie un état social. Ne protègent pas le pays de l'effet destructeur de la russophobie et de l'antisoviétisme. Ne garantissent pas la sécurité nationale et une réelle souveraineté.

Dans ces conditions, la position du KPRF est fondée sur des conclusions concrètes et des principes fermes.

1- Nous n'avons pas voté pour la constitution Eltsine de 1993. Elle était noyée dans le  sang des défenseurs de la Maison des Soviets (voir mes articles du 11 octobre 2017 et 7 octobre 2018. J.B),  endeuillée  de la guerre en Tchétchénie, des larmes des offensés et des dépouillés. Elle a légalisé le pillage de la privatisation, ouvert les vannes au pogrom en  économie, médecine, science, culture éducation. Toutes ces années, seul notre parti s'est battu pour une révision constitutionnelle fondée sur UN seul principe : le pouvoir et la propriété au peuple.

2- Lorsque la réforme constitutionnelle a commencé, nous nous sommes immédiatement impliqués dans le travail.  Le Parti communiste a apporté 108 modifications à la loi fondamentale.  Nous avons suggéré de tenir une large discussion.  En fait, le gouvernement a ignoré 15 propositions clés visant à changer de manière décisive le cours socio-économique vicieux.  La majorité parlementaire de Russie unie a refusé de soutenir toutes nos lois qui améliorent la situation des travailleurs.

3- Les amendements mis aux voix le 1er juillet ne changent pas l'essence de la Loi fondamentale, qui régit la Russie depuis  un quart de siècle.  En réalité, le «parti du pouvoir» refuse de changer le cap du vaisseau "Russie "pacifiquement et démocratiquement.  La nouvelle version de la constitution ne fait que renforcer la dictature présidentielle et consolider la domination oligarchique, conduisant le pays au désastre.  Si aujourd'hui nous ne changeons pas de cap dans l'intérêt du peuple, un approfondissement de la fracture, une grave crise et le chaos attendent le pays.  Comme nous le voyons, le capitalisme spéculatif mondial est à la dérive. Il est extrêmement dangereux pour la Russie  de rester accrochée à ce train là. Il est temps de quitter l'antichambre de ce capitalisme décrépit et d'aller vers une société de justice et de progrès tous azimuts, la société socialiste.

 4- Les amendements à la Loi fondamentale ne peuvent être adoptés à la hâte.  Nous avons déjà demandé la convocation d'une Assemblée constitutiante, nous avons déposé un projet de loi sur sa formation.  Au lieu de cela,  Russie unie, à  la hâte,  a  intégré ces amendements dans la Constitution, s'appuyant sur un vote à  la Douma d'État.  Ils ont été immédiatement retenus par le Conseil de la Fédération.  Le président les a immédiatement approuvés.

Dans ces conditions,  la consultation du 1er juillet  revêt un caractère  rituel... qu'il convient de dénoncer  comme  un nouvel épisode de démocratie  bourgeoise formelle.

5- La Commission électorale centrale organise la consultation nationale selon une procédure juridiquement douteuse.  Chaque amendement ne sera  pas voté séparément.  Les modifications «pour» ou «contre» ne peuvent être exprimées que sur la totalité.  Des possibilités illimitées de fraude sont ouvertes.  Le vote sera organisé sur plusieurs jours.  Les autorités font de gros efforts pour le vote électronique et postal, pour lequel il n’existe aucune forme de contrôle public.  Il sert de terrain d'essai pour la pratique de nouvelles méthodes de falsification lors des futures élections.

 6- Ce qui se passe compromet délibérément la légitimité des résultats du vote.  Le pouvoir s'éloigne de plus en plus d'un dialogue à part entière et, étape par étape, jette un doute sur le cadre législatif sur lequel l'État russe devrait s'appuyer.  Cela délie les mains d'aventuriers politiques qui sont prêts à saper la  société civile et misent sur le chaos dans un scénario Maidan- Bandera.  La tragédie du peuple ukrainien ne doit pas se répéter en Russie 

7-.La vraie politique requiert la participation active des masses.  Le boycott du «vote panrusse» ne donnera rien.  Être citoyen signifie se battre pour le sort du pays.  Les autorités devraient connaître la position des citoyens et tenir compte de leur volonté.  Nous sommes convaincus que chacun doit exprimer son opinion conformément à sa conscience, en prenant soin de l'avenir de ses enfants et petits-enfants.  Chacun est appelé à se prononcer: est-il possible de voter pour la «nouvelle édition» de la constitution Eltsine?  Notre réponse est non.  Nous ne pouvons pas soutenir un tel document.  Ce fut le cas en 1993, ce sera le cas maintenant.

 8. Le Parti communiste insiste pour une rénovation de fond  de la Constitution.   Des  changements «cosmétiques» sont  inacceptables. Les besoins essentiels du pays et de la population ne peuvent être ignorés.  Par conséquent, nous continuerons la lutte pour convoquer l'Assemblée constituante Pour un vote honnête et légitime.  Pour un référendum de plein droit.  Pour la constitution d'un pouvoir du peuple et de la justice.

 Notre alternative est un programme de mobilisation de la Russie pour aller de l'avant.  Elle propose : la création d'un gouvernement du peuple,  de confiance populaire, la nationalisation des industries clés, la planification stratégique et tactique, le budget de développement, la relance de la science et de la culture, de l'éducation et des soins de santé, le refus de relever l'âge de la retraite, le soutien des entreprises publiques et une série d'autres mesures.

 La pandémie de coronavirus et la psychose de la peur ont intensifié la crise de l'économie mondiale.  Le mécontentement aigu de millions de personnes augmente.  Elle s'est manifestée même aux États-Unis, où les émeutes de rue ont déferlé.

 Le capitalisme mondial n'est pas en mesure de résoudre les problèmes qu'il a engendrés.  Une crise systémique représente une menace mortelle pour le monde.  On ne peut y résister que sur les principes du socialisme.  Le Parti communiste agit pour leur intégration dans la Loi fondamentale, pour leur mise en œuvre rigoureuse.

 Gennady Zyuganov,

Président du Comité Central du Parti communiste de la Fédération de Russie ( Kprf)

 

 

 

Председатель ЦК КПРФ.

Pourquoi il faut voter non...

Publié dans Russie politics

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