Octobre : ruptures et continuité...Du grain à moudre

Publié le par Boyer Jakline

Lavrov, mars 2016. 

Dans une étude publiée le 3 mars 2016 dans la revue " la Russie dans la politique mondialisée  ", Serguéï Lavrov, ministre en exercice des Affaires Etrangères,  fait l'historique et le point des politiques russes dans les relations internationales, précisant dès l'entrée que " les relations internationales traversent une période extrêmement compliquée ".

Cela  justifie son analyse : retour sur l'histoire de ces politiques pour y prendre appui et comprendre le positionnement actuel de la Russie dans les relations internationales. 12 pages...


Je m'y colle enfin. 
 

Les étrangers arrivent à Moscou.


J'en extrais ce qui nous concerne, nous citoyens occidentaux, car c'est une analyse que j'ai souvent entendue: elle se résume à une idée: les politiques sociales avancées que nous connaissons, ( avons connues ?) en Europe et en France en particulier, et que "nous leur envions tant "(disent-ils)... sont le fruit du rapport de forces créé au plan international par la présence active de l'URSS. La crainte qu'elle inspirait au patronat, les désirs de changement qu'elle appuyait par sa seule présence et qui modifiait de fait les rapports de force ont bénéficié au monde du travail.

 

Serguéï Lavrov dans le texte :

.....Après avoir noté que " depuis deux siècles au moins toute tentative d'unir l'Europe sans la Russie, voire contre elle, s'est toujours terminée par des tragédies, dont l'issue ne fut trouvée qu'avec son aide "..., voilà comment s'engage le chapitre à partir de la Révolution :

 " La première guerre mondiale a mené à sa perte quatre empires et la souffrance de millions de personnes.....En vue du jubilé de la Révolution notre tâche pressante est d'élaborer une appréciation objective, équilibrée de ces événements, d'autant plus quand, en Occident, il ne manque pas de candidats à utiliser cette date pour mener de nouvelles attaques dans l'information sur la Russie, présenter la Révolution de 1917 comme un coup d'état barbare, menant quasiment à sa perte toute l'histoire européenne. Pire : la mettre sur le même pied que le nazisme et lui faire porter une part de la responsabilité du déclenchement  de la seconde guerre mondiale....." 

Parallèle avec la Révolution Française qui outre  Liberté égalité fraternité fut aussi la guillotine et le sang versé. ( Je laisse à S.Lavrov son jugement, assez répandu dans les élites russes, y compris celles favorables à 1917 J.B ).

 " MAIS il est impossible de nier que la Révolution russe fut un événement de la plus grande importance par son influence sur l'histoire mondiale.  Elle expérimenta en pratique des idées socialistes,  qui jouissaient alors d'une grande diffusion en Europe et le soutien qu'elle reçut de la part des populations s'appuyait aussi sur leur désir de bâtir une organisation sociale fondée sur le collectif et la solidarité.

Pour des chercheurs sérieux l'influence des transformations en URSS fut énorme pour la formation de ce que l'on appelle " l'état social " ou " société du bien être général " : l'Etat  en Europe Occidentale après la seconde guerre mondiale.

Les gouvernements des états européens introduisirent des mesures de protection sociale sans précédent, sous l'influence des exemples soviétiques, souhaitant couper l'herbe sous le pied des forces de gauche.

On peut dire que les quarante années après la guerre furent une période exceptionnellement favorable au développement de l'Europe occidentale, dispensée de prendre des décisions lourdes et protégée par le " parapluie "de l'opposition américano-soviétique. Elle put donc se développer tranquillement. En Europe se réalisait une sorte de convergence entre les modèles  capitaliste et socialiste, telle qu'elle fut théorisée par certains penseurs russes. ( Il les cite, nombreux...J.B )
Aujourd'hui, depuis vingt ans, nous observons en Europe et aux USA le mouvement inverse: diminution des classes moyennes, renforcement des inégalités sociales, démontage des mécanismes de contrôle du monde financier.

Le rôle joué par l'URSS dans la décolonisation est également indiscutable, comme est indiscutable l'affirmation dans les relations internationales  de principes tels que le développement indépendant des états, leur droit à définir eux-mêmes leur avenir. 

Il revient rapidement sur la lenteur avec laquelle les états européens se sont engagés dans la seconde guerre mondiale, espérant jusqu'au bout lancer la machine hitlérienne sur l'URSS.

 

L'article se poursuit très longuement pour analyser la politique internationale russe depuis la fin de l'URSS, entre intense activité diplomatique et interventions armées, la première étant toujours privilégiée, même lors d'interventions armées.

A noter que cette analyse d'un dirigeant du plus haut niveau de la Russie actuelle ne peut converger en France qu'avec des analyses de la vraie gauche, voire extrême....D'où la complexité de parler de la Russie d'aujourd'hui, libérale, à bien des égards semblable à " l'Occident " dans ses choix économiques, encore qu'elle soit à la recherche de voies nouvelles...

Nos élites les observent, les desservent au travers d'une propagande échevelée où rien n'est laissé au hasard... 

Eux, analysent, démontrent. Vu de Russie, décidément, le monde n'a pas la même configuration !

 

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