Humeur, mauvaise humeur.
Dernièrement, j'ai bu un thé avec une amie syrienne.
Elle vit en France depuis plus de 20 ans, a reçu la nationalité française il y a deux ans.
Venue en France il y a plus de 20 ans pour finir son travail universitaire, sur George Sand, elle est restée là. Pas hostile au pouvoir syrien, contente de l'intervention de la Russie qui a donné un bon coup de main. Voir en lien la déclaration d'un ministre libanais sur la présence russe.
Au début de l'engagement occidental, elle s'était isolée, refusait des invitations car elle en sortait éreintée, presque au sens littéral.
J'avais eu la même expérience avec une jeune collègue serbe, brillante, depuis elle a passé son CAPES enseignement privé et enseigne le français dans un établissement privé bordelais. Je l'ai perdue de vue. Elle était absolument retournée et osait à peine dire qu'elle était serbe. On était dans les années 90.
Le monde diplomatique de ce mois d'avril revient sur ce qu'il appelle le plus gros bobard de la fin du XXe siècle, pourtant bien fourni... Comment "on" a vendu le démantèlement de la Yougoslavie et le bombardement de Belgrade en 1999, via une propagande effrénée. 20e anniversaire.
Cette fois, je voulais avoir des nouvelles de Syrie, autrement, puisqu'on nous dit que DAESH est vaincu. Sa famille vit à Damas. Oui, dit-elle, Daesh est vaincu mais nous subissons depuis plus de 10 ans des sanctions, blocus économique et c'est dur, le quotidien est très difficile.
Grande surprise l'autre soir aux infos de France2: un reportage montre le retour à l'école d'enfants syriens, dont certains n'ont connu que la guerre. Un reportage d'information.
Bref échange sur la politique des sanctions économiques qui n'est ni plus ni moins que le diktat du plus fort. Blocus économique de Cuba, du Venezuela, ( la propagande occidentale fait grand bruit de l'aide humanitaire qu'apporteraient les USA à l'origine des sanctions.) de l'Iran, de la Russie et j'en oublie. Il ne fait pas bon ne pas être d'accord avec l'oncle Sam. Nos élites françaises et européennes emboîtent le pas, mentalité coloniale.
Pour l'Afrique c'est l'endettement qui sert de camisole, le FMI.
" Nos riches démocraties" sont désormais atteintes par ces mêmes maux:: austérité, malthusianisme, endettement, répressions. Déjà une partie des populations de ces pays sont mises hors jeu...
Les gens croient ce qui les arrange, dit cette amie syrienne, désabusée.
Peut-être.
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