Matilda, coup de foudre à Petersbourg !

Publié le par Boyer Jakline

Danilo Kozlovsky

Je suis bien sûr aller voir le film par qui le scandale arrive !

Point d'intégristes orthodoxes à l'entrée du cinéma. Point de forces de police pour protéger les spectateurs.

La charge contre le film lancée au printemps par une députée Russie Unie, avant même d'avoir vu le film pourrait être comparée aux foudres qu'avait subies Scorcese à propos de son film  " la dernière tentation du Christ".

La famille impériale ayant été sanctifiée, pas touche ! 

Évidemment, la société russe actuelle étant ce qu'elle est, cette campagne a assuré une publicité inattendue au film et les premiers jours de sa programmation, qui coïncidait avec mon arrivée à Moscou, tous les cinémas du centre ville étaient pris d'assaut.

Au total, ce n'est pas du grand cinéma, mais une bluette pas désagréable à regarder. Magnifique bande son, du " vrai " son, l'orchestre du Marinski de St-Petersbourg est à la manoeuvre, Valerii Guerguiev dirige.

Pour le reste, une Russie impériale de rêve, " glamour pour Occidentaux " me dit l'amie russe qui m'a proposé la sortie. Les rôles principaux sont tenus par des acteurs étrangers, Nicolas II est un acteur de la Shaubühne de Berlin, ainsi qu'Alexandra, la future impératrice, Matilda est polonaise, comme l'était la vraie Matilda. Le seul personnage important, prince fou amoureux de la danseuse, joué par un des jeunes premiers du cinéma contemporain, ( photo ) est transformé en ours furieux, censé correspondre à l'image complaisamment diffusé ici des Russes violents et incontrôlables.

Remarque : sur "  le glamour russe ", c'est la moulinette actuelle...Lénine et Trotsky des séries télévisées étaient aussi regardés à ce parti-pris.... J'en reparlerai...

Quelques éléments sont historiques, en particulier la bousculade mortelle lors du sacre de Nicolas II, un vaste champ avait été choisi pour le festin des pauvres et distribution de cadeaux.

Tous se précipitèrent et il y eut de nombreux morts.

Le second épisode de ce type, bousculade énorme et mortelle, eut lieu aux obsèques de Staline me précisent mes amis...Ce que je savais.

Pour le reste, assez lourdement, le cinéaste a choisi de décrire un Nicolas faible, autour duquel s'accumulent les mauvais signes et présages, indiquant le destin funeste vers lequel il allait...

Le film devait être sélectionné pour les festivals étrangers. Le choix de " Faute d'amour " a été plus judicieux, car faire du glamour à Hollywood, c'est choisir les bâtons pour se faire battre.

 

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