Centenaire de 1917 : séries, documentaires TV, expos : une société en débats.

Publié le par Boyer Jakline

Avec décalage et à l'issue des diffusions, plusieurs historiens expriment leur mécontentement quant au contenu des séries télévisées où Lénine et Trotsky furent des héros maltraités.
 Remarquable dans cette commémoration la très grande différence de traitement de l'événement entre les grands médias, militant pour une révision de l'histoire, conforme eux intérêts des " libéraux " au pouvoir( c'est comme ça qu'on  appelle les défenseurs du néo libéralisme )  et les lieux de culture.

Les uns après les autres, tous protestent contre l'entreprise de désinformation à l'oeuvre, des séries TV aux débats à l'heure de grande écoute, allant de l'intox à l'hystérie.... 

 Cependant, il est notable que les trois plus grands musées de Moscou, et de Russie, ont fait un travail d'historiens et " de pédagogie " pour reprendre une expression qui fait florès chez nous et que j'hésite à employer ici, tant elle s'applique mal quand il s'agit de faire accepter l'inacceptable aux citoyens français.
Là, il est vraiment question de donner à penser sur LEUR histoire qu'une réécriture sauvage ne changera pas. D'ailleurs j'ai vu au Musée Historique des adolescents avec leurs professeurs, signe que la " lecture " officielle d'Octobre 17 ne fait pas l'unanimité.

Il y a au Musée Pouchkine l'installation-exposition de l'artiste chinois, un regard extérieur et attentif sur la Révolution. ( Voir mon article du 29 octobre.)
A la galerie Nouvelle Trétiakov, une exposition tout à fait originale des toiles et travaux des grands peintres russes en 1916-1917  donne l'ambiance des ces années. Au centre de la salle, une rotonde où défilent, sous-titrées, des actualités de l'époque, montrant les différents épisodes de ce moment révolutionnaire : corps de Raspoutine à la morgue, Nicolas II au front, Nicolas II abdiquant, combats de rues à Moscou.... Cette exposition porte un nom véritable casse-tête pour un traducteur. C'est tiré d'un vers du poète Khlebnikov, grand poète de l'avant-garde russe " Некто-17ый  " traduit en anglais " Someone 17 ". Un certain 17...

Le fameux tableau " on blanchit la toile "de l'artiste Zinaïda Sérébriakova à qui fut consacrée une remarquable expostion au printemps dernier à la Galerie Trétiakov.

Je consacrerai un article particulier à l'exposition du Musée Historique qui se fixe comme objet de raconter, nombreux documents à l'appui, la conquête du pouvoir, la terrible confrontation avec la réaction blanche, et  étrangère,  les débuts de la construction de la nouvelle société " enfantée dans la tempête "...

Mes amis russes observent avec étonnement mon intérêt. Se prennent au jeu et m'indiquent des lieux que j'aurais pu ignorer, ainsi la Nouvelle Trétiakov. C'est plutôt représentatif de la réaction de masse : une certaine indifférence aux événements mêmes. Après tout, la Russie actuelle vit à bien des égards dans ce qu'a bâti l'URSS et ce qui domine c'est ce qui a été perdu dans le capitalisme sauvage en cours: une certaine sécurité du quotidien : travail, santé, école...Seules, certaines formations politiques ou culturelles s'appliquent à honorer.

En retour,  catalogues achetés en mains, je leur suggère d'aller y voir !

 Mais tout mis bout à bout, finalement, ce Centenaire ne sera pas passé inaperçu !

Ici, en France, les lieux de culture oeuvrent à rendre compte de l'aspect révolutionnaire de l'événement, tandis que sur les grands médias se déverse une propagande haineuse et tranquille sur le caractère mortel du projet même. (  "Lénine avait programmé 8 millions de morts " , entendu dans une émission de grande écoute...). " La peste rouge ".....

Colloque à Paris, les 17 et 18 novembre 2017.

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G
Bravo pour ces articles très intéressants. J'aimerais savoir : la révolution d'octobre est-elle toujours appréciée de la population ? Des ouvriers ?