Moscou un jour Moscou toujours.!!

Publié le par Boyer Jakline

L'automne à ma fenêtre

L'automne à ma fenêtre

Me voilà à demeure, arrivée avec l'automne dans mes valises. Une chute des températures fin octobre. Enfin, disent les amis avec qui j'ai eu l'occasion de parler.

Permettez moi de revenir sur mon billet précédent et apporter quelques développements.

Il y est question de l'analyse (?) du débat (?) autour de la Révolution d'Octobre et de n'y voir qu'un complot international. 

Je citais le vers de Pouchkine " O craignez la révolte sanglante et impitoyable".

Ce vers est toujours quelque part, dans un article, et plus généralement dans ce qu'on appelle l'imaginaire collectif. Il n'est évidemment pas question ici de financement ou d'intervention étrangères mais de révolte populaire.

Au XVIIIe siècle, sous le règne de la Grande Catherine, Emelian Pougatchev leva des troupes d'insurgés partis de l'Oural et qui avancèrent très avant vers Moscou et St Petersbourg. L'impératrice eut la peur de sa vie. La révolte fut écrasée et la répression terrible. Il fut interdit de prononcer jusqu'au nom de Pougatchev. 

C'est cette histoire que raconte Pouchkine (1799-1837) dans sa nouvelle La fille du capitaine, respectant ainsi la loi et ne nommant pas l''insurgé.

Pouchkine fut l'ami d'autres insurgés célèbres, les Décembristes,  qui subirent quasiment le même sort. Là nous sommes en 1825. Il leur a consacré de très beaux vers. Il dut à sa notoriété et sa proximité avec le tsar de ne pas subir le même sort.

Et on se souvient que Dostoïevski, alors proche de cellules révolutionnaires qui pratiquaient l'attentat politique, fut victime d'un simulacre de châtiment, en 1849: attaché au poteau d'exécution, il vit au dernier moment sa peine commuée en travaux forcés en Sibérie, 10 ans, l'ancêtre du goulag. Il en fut retourné et ses idées évoluèrent dans la direction opposée : slavophile, religieux. 

Ces rappels brièvement permettent de rétablir un certain équilibre, voire un équilibre certain. Que la période soviétique ait valorisée le passé tumultueux des Russes, soit. Qu'elle ait voulu ainsi indiqué un sens de l'histoire, certes. 

Mais, pas besoin d'archives: il suffit de lire la grande littérature russe et on apprend que le régime tsariste loué aujourd'hui comme un paragon de vertus par certains n'a pas laissé de très bons souvenirs dans l'inconscient collectif.

Lisez Gogol, lisez Radichtchev et son voyage de St Petersbourg à Moscou, interdit lors de sa création. 

Les maîtres d'aujourd'hui se racontent et nous racontent une histoire. D'autres forces politiques s'inscrivent dans ces réalités historiques.

À moins de prétendre que Pouchkine fût un agent de l'étranger... Ce qui n'est pas encore arrivé.

 

 

 

 

Moscou un jour Moscou toujours.!!

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