En avant la démocratie... l’ordre du monde en question.

Publié le par Boyer Jakline

C'est un sujet qui ne me lâche pas depuis longtemps : le nombre de dirigeants assassinés ou morts on ne sait pas trop comment  qui menaient leur pays vers les chemins de l’indépendance, vers la maîtrise de leur destin. Puis  on nous dit que ces peuples " ne sont pas rentrés dans l’histoire",  par exemple. Comprendre ils ne veulent pas entrer dans la combine qui les écrase. 

"Aie confiance"....

L’ombre de Thomas Sankara, assassiné à à peine plus de 30 ans, plane sur les jeunes dirigeants du Burkina Faso.

Nasser. Egypte. Crise cardiaque.

Yasser Arafat. Palestine 

Muhammed Khadafi. Libye.

Thomas Sankara. Burkina Faso 

Patrice Lumumba. Congo.

Sadam Hussein.  Irak. Ami un jour, soutenu  contre l’ennemi iranien, dictateur infréquentable ensuite. Comment son pays a été détruit sans aucune autorisation de qui que ce soit,  sur la base d’un mensonge que vous êtes priés d’oublier. 

Sa pendaison en vision mondiale m’a fait frémir. Cela en dit encore plus long sur les commanditaires. 

Ou le cadavre de Moammar Khadafi, corps misérable montré à la face du monde. Il avait tant affolé les  princes qui nous gouvernent. Où sont les barbares ? 

 

Afrique,  Moyen Orient redessinés à la kalachnikov. Se souvenir que le dépeçage de la Libye par les "démocraties", la France au premier plan,  a ouvert les portes du djihadisme à l’Afrique de l’Ouest.

 

Milosevic. Serbie.  Le méchant Milosevic, mort d’un arrêt cardiaque à La Haye, CPI.  La veille de l’ouverture de son procès France 3 avait diffusé un document exceptionnel autour de son équipe d’avocats, tous jeunes et prêts à en découdre. Nous n’entendrons jamais leurs arguments

Plus loin et complètement traumatisant : Salvador Allende. 11 septembre 1973. Mise au pas du peuple chilien et de l’Amérique latine remuante.

L’autre 11 septembre, occulté. Nous honorerons sa mémoire le 11 septembre prochain : 50 ans. 

Un dirigeant d’Israël   un peu seul dans cette nécrologie militante : Yitzhak Rabin. Mais un homme politique qui se battait pour une solution négociée avec la Palestine.  Assassiné par "un fanatique religieux d’extrême droite", c’est comme ça qu’on nous l’a vendu. Et du coup les deux signataires des Accords d’Oslo qui avaient soulevé un espoir rare sont morts. Assassinés ?

La veuve de Yasser Arafat a demandé une enquête sur la mort qu’elle trouvait suspecte de son mari.  Polonium,  pensait elle et avec elle des militants palestiniens. Aucun résultat. Non lieu, circulez y a rien à voir.

J’en oublie sans doute.  Voilà comment avance "la démocratie". Voilà pour les "valeurs".

Pour conclure cette triste nécrologie : se rebeller contre le maître blanc a un coût exorbitant.  "La patrie ou la mort " concluait son discours à St-Petersbourg le jeune dirigeant Burkina bé, Ibrahim Traoré, né en 1988.

Je vous renvoie à mon article,  traduction d’un texte quasi prophétique de Zakhar Prilépine : Obama est un maître blanc, Lénine est un nègre. L’histoire du "capitalisme périphérique russe".

Or  voilà qu’aujourd'hui,  2023, les conditions ont changé. 60 ans après la première vague de décolonisation,  nous assistons à la seconde. Le peuple français, nous, va-t-il s’en mêler ? Devrait s’en mêler ...

Difficile en écoutant la chronique suivante de ne pas penser comment elle fait écho à notre propre devenir.

Vous savez, le jugement de Victor Hugo ou attribué à : un peuple qui en écrase un autre n’est pas un peuple libre...

 

 

 

 

 

 

Finalement, ma préoccupation rejoint celle là.

Quelques mots encore sur le sommet Afrique-Russie. Extrait de la déclaration du Président de la Guinée-Bissau lors de la réunion consacrée à la guerre en Ukraine. 

Traduction des propos introductifs de Umaro Sissoco-Embalo à Vladimir Poutine :

Parmi notre délégation, assises à  cette table il y a des personnes qui ont étudié ici, à Léningrad.  Lui, là bas était à Bakou, et mon autre collègue, cet homme corpulent, a aussi étudié en Union soviétique. Vous voyez, nous sommes directement liés à la Russie.  Je veux dire que vous pouvez compter sur la Guinée-Bissau comme partenaire fiable.  Nous ne sommes pas de simples amis,  nous sommes des frères.  Nous n’oublierons jamais le soutien que nous a apporté le peuple frère soviétique dans notre lutte pour notre indépendance. Nous sommes venus aujourd'hui, représentants un peuple indépendant,  que nous sommes devenus grâce à vous. Et ça,  nous ne pouvons l’oublier. 

 Tous ces "commentaires" entendus ces jours ci en France autour du Niger font l’impasse totale sur ces faits qui établissent la base de confiance entre ces pays d’Afrique et la Russie, 

Ces propos remettent au premier plan la défunte URSS.  Ils doivent aussi interpeller une partie des élites russes actuelles, très opposée à l’héritage soviétique.  Pourtant c’est lui qui offre des perspectives à la Russie actuelle. 

Décidément,  rien n'est simple. 

 

Publié dans Du grain à moudre, Humeur

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