Partir vivre en Russie ?

Publié le par Boyer Jakline

Acte 1 : nous sommes en 2018, je discute dans un café avec une collègue professeur de russe. Une fois par an, nous nous retrouvons. Dans la conversation,  évidemment,  la Russie où je vais régulièrement.  Ce qui n’est pas le cas de ma collègue. Des nouvelles fraîches. 

Une jeune femme s’approche de notre table et nous dit être très intéressée par ce pays. Je peux vous laisser mon numéro de téléphone ? Vous pouvez m'appeler ?

C’est une situation plutôt rare. Déjà et depuis un bon moment,  la Russie fait l’objet d’un traitement médiatique particulier où le négatif est la règle. 

J’accepte,  intriguée. 

Acte 2 : rendez-vous pris dans un autre café.  Échange original.  Intérêt positif pour la Russie. Mon interlocutrice interroge,  écoute plus qu’elle ne se dévoile. À la fin de notre rencontre,  elle me demande si j’accepterais de lui donner des cours de russe.  Elle veut apprendre cette langue. 

Je lui signale que c'est une grande aventure,  ce n'est pas facile. Et oui, j’accepte.

Acte 3 : nous nous voyons une fois par semaine, jour et heure toujours différents car elle travaille beaucoup. L’aventure commence. Après quelques cours, elle me dit qu'elle et son mari, dont j'ai fait la connaissance entre temps, veulent aller s’installer en Russie.  Ils n’en peuvent plus de la Douce France.

J’en suis ébahie. Mais, soit. Je raconte mes expériences de vie en Russie,  nombreuses et diverses, toujours riches pour moi. Les difficultés auxquelles ils doivent s’attendre, en particulier la non connaissance de la langue,  ni de l’anglais. Les difficultés administratives aussi. 

2018. 2019, le Covid, son traitement aujourd'hui contesté par une part plus importante de la population : confinement,  passe vaccinal, etc. Les cours de russe s’estompent,  jusqu'à disparaître.

Puis la vie reprend, doucement d’abord. Aujourd'hui le rythme d’avant Covid semble retrouvé. Mais mon amie, commerçante,  n’a plus une minute à elle, met les bouchées doubles. L’envie de partir vivre en Russie est toujours là.

Or, entre temps,  opération militaire spéciale en cours,  la Russie a mis à l’ordre du jour le concept "d’immigration idéologique". Elle facilite l’accueil de profils professionnels précis dont elle manque. Elle ouvre ses portes à ceux qui ne sont pas d’accord avec le virage sociétal de " l’Occident collectif". Vous entendrez dans la vidéo du Dialogue franco-russe ce qu'il en est.

Conclusion temporaire :

- La réaction des personnes amies à qui je racontais cette rencontre et le désir de partir vivre en Russie n’était pour le coup pas inattendue : l’incompréhension, au minimum, quand ce n’était pas l’horreur, mettant en doute la santé mentale de ces personnes.

- À propos de  la vision du virage sociétal de l’Occident, tel qu’analysé couramment et présenté chez nous,  je reste très prudente.

Le pouvoir,  mais aussi une majorité de la population rejette la marche jugée forcée de la propagande LGBTq.. etc. L’obligation d’organiser des gay pride dans tous les pays de l’Union européenne,  même, lorsque la population ne s’y retrouve pas. Le wokisme à marche forcée aussi,  le mariage homosexuel. La question de la multiplication des genres. Les opérations de changement de sexe autorisées sur les jeunes enfants.  Les États-Unis sont prioritairement cités,  vidéos à l’appui. L’Allemagne vient d’adopter ces jours derniers une loi sur l’autorisation donnée aux parents du changement de sexe de leurs enfants de moins de 14 ans. Et l’Ukraine. Voir mes articles sur le trafic d’organes  auquel s’ajoute dernièrement la proposition aux soldats blessés et abîmés physiquement de tourner dans des films porno.

À cela s’ajoute la persécution de l’église orthodoxe d’Ukraine dont les lieux de culte sont fermés manu militari,  les prêtres assignés à résidence et nombre de leurs trésors vendus à l’étranger. Le Louvre a déjà acquis quelques icônes. 

À  ce propos,  le pape François s’est rendu à St-Petersbourg le 25 août dernier à la rencontre des catholiques russes. Il a tenu des propos sur la culture, la civilisation, l’histoire russes extrêmement élogieux,  invitant ces jeunes catholiques à  poursuivre et défendre l’héritage "de la Grande Russie"

Kiev a eu une réaction extrêmement violente et le pape s’est retrouvé sur le site Mirotvorets,  personne à abattre. 

Tout cela suscite plus que la critique,  l’effroi. C’est ce positionnement qui vaut à la Russie chez nous d’être jugée réactionnaire. Pour le moment,  je laisse ça en suspens.

Par contre les conséquences sociales des choix des élites européennes, soit l’appauvrissement des populations,  et, à terme, l’affaiblissement du continent sous tutelle américaine, c'est en cours et visible.

 

 

Indispensable dialogue.

Vous trouverez aussi sa vidéo : les désavantages de vivre à Moscou.

Publié dans Douce France, Ici Moscou

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article