Que s'est il passé le 12 juin 1990?

Publié le par Boyer Jakline

Le 12 juin est férié en Russie. Jour de la Constitution à la création,  il est devenu Jour de la Russie.

En 1990, ce jour là, la plus puissante à tous égards République de l'URSS, la RSFSR, a fait sécession, Boris Eltsine à sa tête, et s'est dotée d'une constitution. C'est le début du démontage de l'URSS.

Rappel : l'URSS était composée de 15 républiques, la République Soviétique de la Fédération Socialiste de Russie, RSFSR, était, en gros, la Russie actuelle.

Fin officielle de l'URSS : 25 décembre 1991.

C'est pourquoi aujourd'hui le KPRF ne fête pas cette date où le pays "est passé sous le contrôle des bourgeoisies russe et étrangère" peut-on lire dans les communiqués appelant à des manifestations, en province essentiellement.

Nostalgie ? Sans doute. Dans le " démontage" systématique du pays, qu'organise le gouvernement à travers ses réformes, la vie de millions de citoyens s'est précarisée, l'avenir n'apparaît que sombre.

Sur ce " démontage", la web TV, proche du KPRF, réalisait l'entretien de Olga Tchernikova, professeur d'histoire, doyen d'université, écrivaine et membre de l'Union des écrivains. Son analyse est cinglante. Ces réformes, dit-elle, sont conçues dans la Silicon Valley, et sont toutes inscrites dans le cadre du FMI. Les dirigeants russes n'en sont que les exécutants. L'économie numérique en est le coeur et son objet est d'assujettir les individus. C'est pourquoi une très grande importance est donnée au porte feuille numérique des enfants dans les écoles et dès l'âge de 10, 11 ans ils seront classés en " doués" et " retardés", avec des places assignées dans la société.

Gouvernement mondial, fin des états, écrasement des individus choséifiés, l'avenir que dessine cette historienne laisse peu de perspectives, car si on veut changer quelque chose, répond-elle à la question de la journaliste, il faut s'attaquer à la matrice et non aux exécutants.
Vision discutable.

J'ai souhaité cependant en faire état, car j'ai lu exactement les mêmes analyses des projets de ce capitalisme financier, chez des économistes et sociologues occidentaux. Sans doute connaître ces stratégies permet de mieux s'y opposer. Car, à la différence de l'analyse sombre de l'historienne russe, les analyses occidentales précisent que cette volonté de se rendre maître de tout l'humain est hors de leur portée. Il y a quelque chose en chaque individu qui leur résiste. 

Et en Russie sans doute aussi. Voir les nombreux mouvements qui se développent: autour de l'empoisonnement dû à la catastrophique (non) gestion des déchets, par exemple, "ils défendent leur droit à respirer"... ou de la réforme des retraites.

Voir aussi, la victoire de la communauté journalistique autour de l'arrestation du journaliste d'investigation, Ivan Golounov. (Lien).

Une remarque s'impose à ce sujet.

L'étonnement fut grand parmi nos médias à la réaction du Kremlin, intervenant pour libérer le journaliste.
Peut-être est-il temps de nuancer les analyses, ou plutôt le "prêt-à penser" sur la Russie. Les temps changent. Et nos pays "des droits de l'homme" en particulier.

Au moment où Julian Assange va être renvoyé aux USA où l'attend un sort indigne. N'est-il pas un journaliste qui a fait son travail en révélant les sales coups des administrations américaines en Afghanistan et en Irak?

Ivan Golounov enquêtait  sur des réseaux de corruption.

Au moment aussi où des journalistes en France sont convoqués par la DGSI pour avoir fait leur travail d'investigation dans la vente d'armes, au Yémen, et dans " l'affaire Benalla". Sans parler de ceux qui sont matraqués ou/et mis en garde à vue pour avoir couvert les samedis des Gilets Jaunes.

Publié dans société

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