Révolution de palais...URSS canada dry... suite.

Publié le par Boyer Jakline

Si, ici, en France la lecture des propositions constitutionnelles et la démission du gouvernement Medvedev sont lues EXCLUSIVEMENT comme des manoeuvres de Vladimir  Poutine pour se maintenir au pouvoir, telle n'est pas la réaction d'une large partie de la population russe. Bien sûr, certains élites politiques russes font la même analyse. Mais la plupart accueillent plutôt favorablement l'ensemble. 

Peut-être conviendrait-il de faire une analyse politique de l'événement et non une approche psychologisante. Certes le profil du président peut nourrir ce point de vue. Mais s'arrêter à cela prive de vision globale. Le retour de la Russie sur la scène internationale est porté à son crédit massivement.

Parenthèses : entendre dans "C dans l'air" consacré à cet épisode russe la journaliste analyser comme suit : " Poutine profite du désengagement des Américains..." juste après la nouvelle séquence iranienne, ou la permanence israélienne, abasourdit. De même sur la Libye, effacer la responsabilité des Occidentaux dans l'épouvantable situation du pays et passer directement  " au pragmatisme" (opportunisme ?) de la Russie est un peu léger, au minimum.

Le gouvernement Medvedev était complètement discrédité comme en échec sur toute la feuille de route fixée par le président pour la politique intérieure. Se souvenir aussi que Dmitrii Medvedev président s'est abstenu lors du vote de l'ONU sur la Libye, autorisant en-fine l'agression... tache indélébile sur son CV.

A noter que contrairement aux commentaires journalistiques ici, le nouveau premier ministre n'a pas été soutenu par tous les députés. Le groupe communiste s'est abstenu, 41 abstentions, (383 pour, aucun contre), ayant reçu des réponses négatives aux questions posées, en particulier sur l'abrogation de la réforme des retraites. La position du KPRF est de ne pas donner un blanc-seing. Voir qui composera le nouveau gouvernement et avec quels objectifs. Il est attendu au tournant sur les mesures pour lutter contre la corruption.

Très peu de commentaires ici sur l'avalanche de propositions sociales destinées d'abord aux plus démunis. " Faukon, yaka.".. à suivre pour voir la mise en oeuvre ... ou non de ces propositions. Car ce n'est pas la première fois, même si c'est de plus grande ampleur, certains parlent  de virage, que le président indique une voie... non suivie. Effet d'annonce ? Ce qui ne fait aucun doute pour aucun commentateur, c'est que vouloir plus d'enfants et redresser la courbe démographique (le taux de natalité dans les années 90 était INFERIEUR à celui de 1943) implique nécessairement de modifier radicalement les politiques sociale et économique. Les orientations de ce pouvoir le permettent-elles ? (Voir le lien)

Du côté de Novossibirsk, très contestataire, on fait remarquer qu'à  côté d'augmentations substantielles des multiples prestations sociales, il faudrait augmenter substantiellement les salaires et créer des emplois, et  s'attaquer à l'alcoolisme : les problèmes démographiques, notent ils, tiennent  moins à un taux de natalité  insuffisant,  ce qui  est la situation de bien des pays  développés,  qu'à un taux de mortalité  vertigineux  chez les hommes. Il y a quelques années de telles politiques avaient été mises en place,  avec des résultats  probants. 

Vladimir  Poutine a fait une autre proposition peu commentée ici.

Pourtant...

Il propose que tous les candidats à une responsabilité politique de haut niveau : président, députés, gouverneurs... aient vécu les 25 dernières années dans le pays et ne soient pas en possession d'un second passeport étranger ou d'un droit à l'installation à l'étranger... " Servir le pays" justifie-t-il... Je ne sais pas ce qu'il adviendra de cette proposition qui écarte la quasi totalité des élus actuels...

Publié dans Russie politics

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