C'est celui qui dit...

Publié le par Boyer Jakline

Cette nouvelle attaque sur le Capitole,  siège du Congrès américain, me rappelle un autre moment : le 23 janvier dernier,  sur le site de l’ambassade américaine à Moscou était publiée la liste,  élargie, des villes où se tiendraient des manifestations de soutien à  Alexis Navalny. Le communiqué s’achevait par un appel à marcher sur ... le Kremlin. Ni plus ni moins.

23 janvier, place Pouchkine, à deux pas du Kremlin.

Cela valut de vigoureuses protestations de la part du Quai d’Orsay russe pour ingérence dans les affaires intérieures, et le rappel à l’ordre de l’ambassadeur qui plaida comme suit : il s’agissait d’indiquer aux diplomates américains les lieux où NE PAS ÊTRE... d’avoir passeports et visas sur eux. Quant à la marche sur le Kremlin, évoquant la manifestation à  Moscou, la formulation exacte est " se rassembler Place Pouchkine et marcher en direction du Kremlin". Nuance !

Ces manifestations n’étaient pas autorisées. Les organisateurs se sont adressés prioritairement aux lycéens, et aux mineurs,  ce qui provoqua un tollé de la part des autorités et partis au pouvoir.

Inutile de préciser ici que je ne partage pas la mise sous cloche de la jeunesse.  Mais ainsi va ce pays.

Cet épisode indique surtout à quel point ces politiques occidentaux méconnaissent leur sujet  ! La popularité d’Alexis Navalny est infime en Russie,  les campagnes antirusses chez nous mobilisent plus la population autour du pouvoir que de  ses opposants. Entre autres...

Les Occidentaux,  Américains en tête,  attendaient un déferlement protestaire contre Vladimir Poutine et un large soutien à Alexis Navalny.  Ils ont surtout mobilisé les opinions publiques occidentales. 

Et donc, voilà que pour la deuxième fois  un lieu du plus haut sommet du pouvoir américain est attaqué. "C'est celui qui le dit qui y est"

Cela n'est pas réjouissant car traduit un état de déliquescence du gendarme autoproclamé du monde. Mais c'est un fait. Et c'est dangereux pour tout le monde.

Le président américain est "dévasté". Sans doute son pays l’est-il aussi. 

C'est d’ailleurs impressionnant de voir comment parle "l’inconscient" de l’etablishment US. Je pense au " moment" : pensez-vous que Poutine est un  tueur ? Oui, je le pense, de Joe Biden. 

Dans son dernier point de presse hebdomadaire,   Maria Zakharova s’est fait un devoir de rappeler minutieusement les interventions américaines dans des états indépendants pour changer le cours de leur histoire. Depuis le Chili 1973...

Dans les débats télévisés,  ces campagnes sont analysées par certains comme devant se poursuivre car la Russie ne veut pas se plier aux injonctions et veut " défendre ses intérêts nationaux".

Karen Sharnazarov, toujours lui, rappelle qu'il s’agit d’un changement de pied, car c'est elle, la Russie, qui s’est ralliée en 1991au monde occidental, sans qu’on lui ait demandé quoi que ce soit. Lors de son premier voyage aux États-Unis,  Boris Eltsine déclarait : enfin,  je respire la liberté. 

Aujourd'hui virage à 180 degrés... Donc,  ne pas s’étonner. Et tenir le cap. En sachant tout de même qu’une partie des élites au pouvoir est toujours sur l’ancienne ligne.

Pour les droitsdel’hommistes occidentaux et français,  je rappelle que Julian Assange est en train  de dépérir au sens premier du terme  dans une prison de haute sécurité à Londres. 

Et puis, la France retient en prison depuis 36 ans le dirigeant libanais,  condamné à perpétuité pour acte de terrorisme, épisode de lutte armée, mais libérable depuis 1999 selon la loi française.  Il vient de fêter ses 70 ans.

Des tractations ont eu  lieu pour qu’il fasse acte de repentance. Ce qu’il refuse catégoriquement. 

Le plus vieux prisonnier politique en Europe.  En France. 

Publié dans humeur

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