La Biélorussie sous les radars.

Publié le par Boyer Jakline

S’il a peu évoqué la situation internationale, Vladimir Poutine a tenu cependant à mettre les points sur les i.

Ce qui  n’a pas manqué d’être commenté par nos "experts ", branchés directement sur radio OTAN : la Russie menace l’Occident. 

Qu’a-t-il donc dit ?

" On peut apprécier diversement Loukachenko,  Yanoukovitch ou Maduro au Venezuela,  mais les coups d’état,  ça  suffit.  Ils ont dépassé toutes les limites "

N’est-il pas vrai ?

Quant à la menace russe,  il suffit de regarder une carte et le déploiement des forces de l’OTAN pour constater l’insolence dangereuse de ces va-t-en-guerre. Ajoutez y les avions américains qui désormais sont autorisés à survoler l’Ukraine,  et quelques vaisseaux,  américains aussi,  qui viennent régulièrement tourner en face de la péninsule de Crimée et vous aurez le panorama complet. 

Dangereux pour tout notre continent. 

Donc, le président russe a conclu en annonçant que désormais c’est la Russie qui fixerait les lignes rouges dans chaque situation précise.

Parenthèse

J’ai regardé après coup le C’dans l’air consacré à l’adresse du président russe au congrès. Un pur scandale de désinformation. Et si vous aviez manqué cette émission,  vous aviez le replay sur 28' d’Arte le lendemain. Entendre une collaboratrice de l’otan, comme indiqué dans sa présentation dire : la Russie est nuisible (C’ dans l’air,  mercredi 21) et penser : c'est la nouvelle (?) version de l’’empire du mal de Ronald Reagan,  1983...

Le degré de soumission où sont arrivés nos dirigeants et leurs médias est maximum.  Je ne pense pas qu'ils puissent faire plus.

Et la Biélorussie dans tout ça ?

Je  m’apprêtais à faire le point sur ce pays qui avait quitté nos radars,  quand l’intervention de Vladimir Poutine mercredi est venue éclairer nos lanternes.  Un coup d’état visant à se débarrasser physiquement de Loukachenko et de sa famille,  les tuer donc, et s’emparant des points stratégiques de la capitale, a été déjoué,  nous dit le président russe.  Et il s’indigne du silence des institutions européennes.  

Pourquoi le dénonceraient-ils. C’est leur enfant.

La présidente autoproclamée en exil, Svetlana Tikhanovskaya,  ne cesse d’appeler aux sanctions internationales contre son pays.  Attitude qui ne lui fait pas que des amis dans son pays. Comment peut-on appeler à des mesures de rétorsion qui dégraderont la vie des citoyens d’un pays qu’on prétend diriger? (Rappel, son score a été de 10% face à  Loukachenko. Mais,  bien entendu, les élections sont truquées.)

Interviewée en février dernier pendant près de 3h sur une chaîne ukrainienne par Dmitri Gordon,  écrivain et journaliste très connu, bien disposé à son égard, elle a bafouillé ses réponses bien des fois, en particulier quand Dmitri Gordon l’interroge de façon légitime : "vous vivez depuis 6mois à l’étranger avec vos enfants,  vous voyagez en Europe,  avec quel argent ?"..." je ne m’attendais à  un tel soutien"... finit-elle par dire.

En lien,  pour les russophones, un extrait analysé sur une chaîne d’informations russe. 

Il ne faut pas être un grand géopoliticien pour comprendre que la Biélorussie après l’Ukraine sont les sas d’entrées possibles dans la Russie. 

Sur l’Ukraine   je ne sais quel théoricien américain analysait qu’avec l’Ukraine la Russie était un empire,  sans... non. Comme s’en étonnait Serguéï Lavrov dans le dense entretien que j’ai publié cette semaine : ils n'ont rien appris de l’histoire ?

Donc, la Russie hausse le ton. Et pour beaucoup de russes   il était temps. 

Que l’on aime Loukachenko ou pas. Et beaucoup en Russie  l’aiment. Dans le "petit peuple ". Je me souviens de discussions avec des chauffeurs de taxis moscovites.  Oui, la vie y était plus facile,  préservée pour le citoyen de base. Un, en particulier,  était enthousiaste et envisageait d’aller s’y installer.  Un morceau rescapé de l’URSS. 

Ce qui m’épate c’est de constater que certains milieux chez nous, à gauche de préférence, sont toujours prêts à croire à la fable mortelle de la démocratie à  importer.  Tous ces états défaits,   ces peuples ramenés au statut d’esclaves, rien n’y fait.

Quel confort personnel croient ils préserver ?

Et ils feraient bien de jeter un coup d'œil en arrière et réfléchir : à qui le tour ?

Une pensée pour les Grecs, déjà eux,  qui ont vu s’abattre sur eux le "printemps" des colonels,  avril 1967.

L’entretien intégral... pour les aficionados.

Publié dans Géopolitique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article