Quand le capitalisme russe fait sa révolution...

Publié le par Boyer Jakline

 Le jour se lève toujours à l’Est !

 La phrase qu’aimait me répéter l’intendant du Lycée français de Moscou quand il me croisait. Son poste précédent était en Asie,  Corée ou Vietnam, j’ai oublié.  Il était un grand spécialiste de l’Est, l’Orient.  Un seul mot en russe pour désigner Est et Orient : vostok...

Il avait compris où penchait mon coeur au moins autant que ma tête. 

Donc, voilà que Moscou  poursuit sa politique financière et sa politique tout court engagée en 2008 : se dégager de plus en plus de la toute puissance du billet vert. Ce qui ne peut être vu par les États-Unis que comme une authentique déclaration de guerre... 

Déjà Chine et Russie échangent dans leurs monnaies. 

 Il est impossible de parler de façon simple de ce pays !

Je  repense à ce débat théorique chez Lénine et les révolutionnaires marxistes sur les contradictions premières et secondaires : capital/travail, l’incontournable,  fondatrice, où vient se glisser la question nationale : elle peut devenir la contradiction centrale. 

Dans le monde impérialiste, la "nouvelle" Russie s’est vu assigner à nouveau un rôle de capitalisme de la  périphérie,  à  nouveau car c’était "subalterne" à l’époque tsariste. Elle  doit fournir des matières premières bon marché. Le nouveau pouvoir a accepté ce rôle. Mais les contradictions d’intérêt s’aiguisent. "nous déterminer en fonction de nos seuls intérêts nationaux", va répétant Vladimir Poutine, comme le font les Américains,  ajoute-t-il. Pas du tout impressionné par le discours sur la démocratie ou les droits de l'homme. 

Je précise qu’ouvertement le pouvoir russe depuis 1991 n’entend pas faire la leçon à qui que ce soit dans ce domaine. Après une première phase où il disait vouloir "apprendre" auprès des Occidentaux,  depuis 2007, il a repris son autonomie et ne permet pas qu’on lui fasse la leçon. 

"Défendre ses intérêts nationaux", cela inclut il des politiques économiques et sociales favorables à la population ? Ce qui est loin d'être le cas à l’heure actuelle, et met en péril l’avenir du pays. 

Les contradictions s’entrecroisent.

Cet article vient enrichir notre réflexion après la précédente publication : la lettre ouverte de Guenadii Ziouganov à Vladimir Poutine. 

Beaucoup de grain à moudre, décidément. 

A l’Est  du nouveau ?

 

En lien des nouvelles du Festival du film russe de Paris : "Quand les Russes nous bouleversent".

Publié dans Ici Moscou, Ici Paris.

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