Qui est Pavel Groudinine ?

Publié le par Boyer Jakline

Cet homme d’affaires dirige le Sovkhoz Lénine non loin de Moscou. Il y est produit essentiellement de la fraise. Ce Sovkhoz, vestige de l’URSS, est présenté comme un modèle par les dirigeants communistes : arrivé dans l’entreprise comme ingénieur,  Pavel Groudinine y a fait sa carrière,  et, aujourd'hui il la dirige  selon des normes socialistes.  Ce qui lui vaut depuis plusieurs années de nombreux  "raids" pour tenter de la mettre à bas.

Il fut aussi le candidat du KPRF lors de la dernière présidentielle.  Il n’est pas membre de ce parti. Il incarne cette volonté d’ouverture et de rassemblement que veut porter le KPRF.  Après une campagne de boue dirigée contre lui dans la dernière ligne droite,  les 20% des sondages sont devenus 11,5%. Plus, sans doute,  ces élections " malhonnêtes " que dénoncent les communistes. La deuxième place, derrière Vladimir Poutine. 

Au cœur de la déstabilisation de son électorat potentiel :  des comptes offshore. Il a cependant pu se présenter après avoir fermé le seul compte qu’il avait quelque part en Suisse.

Donc, Pavel Groudinine figure en bonne place sur la liste fédérale proposée par le KPRF pour les élections à la Douma de septembre prochain.  En troisième place.

Or sa candidature vient d'être refusée par la Commission Électorale Centrale.  Pour détention d’un compte offshore  de 17000 dollars qu’il détiendrait à  Bélize...Les îles et les offshores.

Comme si le Luxembourg ou Londres n’étaient pas des refuges financiers très visités 

Le scandale est énorme.  Évidemment,  ce compte n’existe pas. De nombreuses voix, outre celle de l’intéressé et des communistes,  il y a aussi le nouvel attelage Russie Juste/Pour la vérité de Zakhar Prilépine. Attelage qui a l’intention de constituer avec les communistes un bloc de gauche conséquent à la nouvelle Douma. 

Pavel Groudinine  continue la campagne électorale et multiplie entretiens dans la presse et  visites sur le territoire de la grande Fédération de Russie. 

Cette décision de la Commission Électorale Centrale  traduit une inquiétude du pouvoir. Mais elle ne rassure pas les citoyens engagés puisque elle s’accompagne du l’installation du vote  sur 3 jours,  déjà dénoncée par le KPRF comme facilitant la falsification. Doublé du vote électronique dans les plus grandes agglomérations. 

Bref, en Russie aussi,  l’été est chaud !

Publié dans Politique

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